Je croyais avoir vu un lion des montagnes

Un texte de David Porter

Nous devons vivre de ce que nous sommes, pas seulement de ce que nous ressentons à un moment-donné. Cela ne veut pas dire que nos sentiments et nos perceptions ne font pas partie de nous mais ils ne peuvent pas régner sur notre existence.

Quand nous étions en visite au Grand Canyon nous avons vu (à l'abri de notre voiture) un panneau nous avertissant de faire attention au cas où un puma (lion des montagnes) traverserait la route.

Après cela, la voiture devant nous, ralentit. A mon avis il cherchait un de ces gros chats.

Puis, un peu plus loin, quelque chose a traversé la route à toute vitesse. Il y avait une certaine distance et je ne l'ai pas bien vu mais ça devait être un lion des montagnes, ne pensez-vous pas ? Après tout, nous venions de voir le panneau.

Plus tard, je me suis arrêté sur un parking et j'ai vu la voiture qui avait été juste devant nous. Je lui ai fait signe et il s'est arrêté. « Quelle était cette bête ? »

C'était un Italien qui visitait le Canyon et il m'a montré une brochure qu'il avait dans la voiture. Il a indiqué la photo d'un puma et il m'a assuré que c'était un lion des montagnes qu'on avait vu !

Houai ! En retrouvant mon épouse je lui ai rapporté ce que le jeune Italien m'avait dit. Mais, elle avait parlé avec quelqu'un encore plus près des êtres en question et cet homme l'a assurée que c'était deux coyotes qui traversaient la route.

Des coyotes ! Ce n'était pas possible. Alors, nous étions en désaccord pour un temps. Enfin, quelque jours auparavant dans le sud du Colorado elle croyait avoir vu un orignal femelle (un élan) dans un champ mais j'ai affirmé que cela était plutôt un wapiti, une bête plus petite et beaucoup plus répandue dans cette région.

Puis, dans un flash d'intelligence, j'ai trouvé une solution : « Je te permets d'avoir vu un orignal si tu me permets d'avoir vu un lion des montagnes. Ok ? » Mais elle n'avait pas l'air très convaincue de ma proposition.

Ce qui pose une bonne question : Si vous croyez avoir vu quelque chose, est-ce aussi bien que si vous l'avez vu ?

Voilà une question que les autres nous posent:
Sommes-nous chrétiens en train d'essayer de convaincre les autres (et nous-mêmes) que ce que nous disons est vrai quand au fond, alors que nous-mêmes, nous n'en sommes pas aussi sûr ? Nous, chrétiens, est-ce que nous proclamons que nous avons vu des lions des montagnes quand ce n'était qu'une bande de coyotes ?

J'ai une jeune amie qui correspond avec moi et qui me pose des questions franches. Une fois elle me dit qu'elle croyait que nous, les chrétiens, nous étions en train de bluffer en parlant de notre foi, mais qu'en réalité nous n'étions pas si sûr que cela.

Sommes-nous en train de bluffer quand nous nous comportons comme si nous croyions à la vérité de Dieu, révélée dans sa Parole ? La question n'est pas mauvaise.
Nous blufferions si nous nous comportions comme si nous avions quelque chose pour tromper les autres ou faire croire que nous aurions quelque chose que nous n'avons pas.

Mais, est-ce cela que nous faisons ? Je pense que j'agis selon ce que je crois malgré mes sentiments du moment.
Si je suivais les exigences de mes sentiments et de mes émotions, je serais dans de beaux draps. Si je ne croyais que quand j'ai de bons sentiments et sans me remettre en question, ma vie dériverait.

Nous devons vivre de ce que nous sommes, pas seulement de ce que nous ressentons à un moment-donné. Cela ne veut pas dire que nos sentiments et nos perceptions ne font pas partie de nous mais ils ne peuvent pas régner sur notre existence.

« Quand j'étais plein d'amertume, choqué jusqu'au plus profond de moi-même, j'étais stupide, je n'y comprenais rien, comme une vraie bête devant toi.
Pourtant je suis toujours avec toi. Tu m'as saisi la main droite, tu me conduis selon ton plan et tu me recevras avec les honneurs. Au ciel, qui me viendra en aide, sinon toi ? Et ici-bas, que désirer, puisque je suis avec toi ? Mon corps peut s'épuiser, mon coeur aussi, mais mon appui, mon bien le plus personnel, c'est toi, Dieu, pour toujours. » (Ps. 73:21-26, Francais Courant)

Dans ma vie, si vous enlevez tout, il reste toujours Dieu. Je sais que je l'ai rencontré en son Fils Jésus-Christ.
Alors, j'essaie d'agir sur ce que je crois et non pas sur ce que je ressens, quand ce que je ressens n'est pas en accord avec ce que Dieu a dit dans sa Parole. Qui a rendu mon sentiment tout-puissant ; qui lui a donné toute connaissance ?

Qui suis-je pour me mettre comme juge de ce qui est vrai et de ce qui ne l'est pas ?

Je ne suis pas Dieu. Il l'est !

Quand mon coeur semble faible; Dieu est la force de mon coeur. D'autres peuvent penser que je suis fou mais eux, ils marchent par la foi en ce qui, à mes yeux, n'est pas la Vérité. Je ne suis pas le seul qui vive par la foi. Nous le faisons tous. Et c'est à chacun de récolter le résultat de sa foi.

Pour moi, ça va au-delà d'une illusion. Je Le connais et ça fait toute la différence. Au fond de mon être, je sais qu'Il est le Vrai.

Il y a aussi une autre chose qui est vraie. Quelque part en Italie, il y a un jeune homme qui passera le reste de sa vie racontant à ses amis qu'il a vu un lion des montagnes.

Ma femme ne pourrait jamais le décourager.
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En ce moment nous vivons un âge séculier. Nos façons de réfléchir sont celles d'un scientifique, pas celles d'un adorateur. Nous essayons d'expliquer plus que d'adorer. « C'était du tonnerre, » disons-nous, et nous continuons sans réfléchir. Mais la Voix sonde et cherche toujours. (Jean 12:28, 29)
A.W. Tozer

Photo de David Porter
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