Doublé par une femme avec des bigoudis dans les cheveux!

Un texte de David Porter

Dieu ne vous comparera pas avec moi au ciel. La norme, c'est Jésus. Chacun de nous, avons des situations différentes.

Depuis quelque temps, je vais au centre communautaire dans la ville où j'habite pour faire de l'exercice. Ils ont une bonne piste au premier étage et j'aime marcher trois kilomètres assez rapidement.

Je ne suis pas le seul qui aime marcher tôt le matin et normalement je partage la piste avec pas mal de monde. Mes compatriotes me sont une source de joie et de frustration.

Il faut dire que la plupart d'entre eux ne sont plus jeunes. Il y a pas mal de dames d'âge mur, des dames assez rondelettes, des dames qui portent des sacs à main en marchant, et puis de vieux hommes qui ont l'air de marcher dans les eaux profondes pendant qu'ils avancent d'un pas lourd sur la piste. Je soupçonne qu'une partie d'entre eux a subi une crise cardiaque et qu'ils marchent pour prolonger leur vie.

Tout ceux-là sont la source de ma joie. Vous devriez me voir. Je suis comme une voiture de Formule 1, doublant ces lambines sans espoir. (J'ai l'air suffisamment humble quand je les dépasse, bien que dans mon coeur, je me dis fièrement: « Hep ! Mangez de la poussière !)

Un jour, pourtant, il y a eu deux femmes qui n'avaient même pas la moitié de mon âge qui m'ont dépassé. L'une d'entre elles a déclenché sa chambre de postcombustion et m'a pris un tour sur la piste. Non ! La honte. Doublé par des filles.

Un autre jour, c'est une femme qui, on va dire, avait dépassé la quarantaine depuis un certain temps déjà, qui me double. Et mes amis, elle avait des bigoudis aux cheveux ! Doublé par une femme avec des bigoudis aux cheveux. Il m'a fallu un peu de temps pour me remettre de ça.

Enfin, je crois qu'il est préférable que je ne me compare pas aux autres pendant quand je marche. Il y en a qui sont plus lents que moi, mais il y a toujours un flingueur qui est plus rapide que moi. Et pourtant, admettons-le, nous aimons nous comparer, n'est-ce pas ? Mais, de préférence, dans les domaines où l'on est plutôt bon.

Nous le faisons même dans le domaine spirituel. Nous croyons que nous sommes plus spirituels parce que nous lisons la Bible 15 minutes plus longtemps que nos frères et soeurs de l'église, ou que nous prions 12,3 minutes de plus que le Chrétien moyen. Nous donnons plus, ou encore l'équipe de louange de notre église pourrait gagner à l'émission, la France a un incroyable talent.

De plus, notre pasteur a plus de cheveux que la moyenne ou que, c'est notre église qui a raison--et comment !

Puis un jour, nous rencontrons quelqu'un qui est beaucoup plus proche du Seigneur Jésus et nous avons le sentiment d'être insignifiant. La comparaison n'est pas si intelligente, mon petit. Paul parlait des gens qui aimaient bien se pavaner et se comparer entre eux-mêmes :

« Certes, nous n'oserions pas nous égaler ou nous comparer à certains de ceux qui ont une si haute opinion d'eux-mêmes. Ils sont stupides : ils établissent leur propre mesure pour s'évaluer, ils se comparent à eux-mêmes. Quant à nous, nous n'allons pas nous vanter au-delà de toute mesure ; nous le ferons dans les limites du champ de travail que Dieu nous a fixé en nous permettant de parvenir jusque chez vous. Nous ne dépassons pas nos limites. » (2 Cor. 10:12-14, Français Courant)

Savez-vous qui est la meilleure personne avec qui vous pouvez vous comparer ? C'est la personne que Dieu vous a demandé d'être.

Quand nous regardons notre voisin en nous disant: « Je fais pas mal à côté de lui » nous sommes contents. Puis une Chrétienne portant des bigoudis nous double et nous voulons abandonner.

Je ne peux me comparer qu'au niveau que Jésus-Christ attend de moi. Sur la piste, comment puis-je me pavaner quand je dépasse cette petite dame assez large ? Si j'avais hérité des gènes de ma Grand-mère Porter—petite de taille et large par le milieu—au lieu d'hériter des gènes de ses frères, ceux aux longes jambes, ça aurait peut-être été cette petite dame qui m'aurait doublé, moi.

Dieu ne vous comparera pas avec moi au ciel. La norme, c'est Jésus. Chacun de nous, avons des situations différentes.

Enfin, je commence à apprécier cette petite dame costaude. Je ne lui ai dit que « bonjour » mais je remarque qu'elle est là presque chaque jour que je marche et elle se pousse à la limite. Bientôt, je vais avoir du mal à la doubler.

J'admire son courage mais si elle arrive un jour en bigoudis, je crois que je vais abandonner.

Photo de David Porter
Pasteur
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