Boze

Un texte de David Porter

 

Vous allez sûrement penser que les " Taches de café ", ça devient du n'importe quoi, mais cette semaine, j'aimerais vous encourager à être comme le Rottweiller de mon frère.
C'est le seul chien que je connaisse qui porte trois noms. Mon frère Charlie l'appelait " Bozo ", ou " Boze ". Ma belle-soeur l'appelait " Lazy " (= paresseux). Quand le premier petit-fils est né, il avait du mal à dire "Boze ", alors notre héros canin est devenu " Bubba ".

Son ancien maître, de toute évidence, ne voulait plus de lui, et l'a abandonné au bord d'une route. Et un jour, le chien affamé et affaibli est venu au garage de mon frère (mon frère est garagiste). Et comme il a bon coeur, il l'a nourri, et vous connaissez la suite de l'histoire : depuis ce jour là, mon frère avait un chien !

Boze est le genre de chien dont on se méfie :" Attention, chien méchant ! " Maintenant qu'il mange bien, il est grand, fort, et il a l'air menaçant. La plupart des gens qui ne le connaissent pas marchent le plus loin possible de lui. C'est vrai que d'après l'Encyclopédie Britannique, " Depuis le moyen-âge et jusqu'au début du 20ème siècle, le Rottweiller était le chien de garde des bouchers. En allant au marché, ceux-ci attachaient à son cou une bourse contenant tout leur argent."

Mais en fait, c'est un gentil chien : quand quelqu'un vient, il l'accueille en le regardant passer tranquillement, la langue pendante et dégoulinante de bave, ou au pire, il l'accueille avec une indifférence flagrante.

Mais avec les autres chiens, c'est une autre histoire ! Il aime la bagarre, et s'ils entrent dans son territoire, on se croirait dans une partie de catch,avec les aboiements en plus. Il n'est pas méchant, seulement il aime la bagarre.

Un jour, mon frère aidait sa belle-mère à la ferme. Dans son pick-up, il traversait tranquillement le pâturage en profitant du beau paysage, avec Boze à l'arrière du véhicule. Tout à coup, les chiens du voisin sont apparus, et ont commencé à aboyer.

Personnellement, je crois qu'il y a une sorte de protocole entre les chiens pour des situations comme celles-ci. L'animal dans le pick-up aboie, et il prend son air méchant ; les chiens par terre aboient, et ils prennent leur air méchant. Chacun a l'air d'un gros dur, mais personne n'est blessé.
C'est un bon arrangement, surtout s'il y a des femelles tout près qui observent la scène.

Mais le problème, c'est que Boze aime la bagarre. Il a laissé tomber l'arrangement, et il a sauté au beau milieu des chiens éberlués. Charlie a arrêté le pick-up, il a ouvert tout grand le coffre, et il a hurlé : " Dans le camion tout de suite ! "

Les chiens, qui entouraient Boze, ont considéré cela comme une réponse du ciel : sans hésiter une seconde, ils ont sauté dans le camion, laissant un Boze perplexe par terre, et mon frère les bras ballants, se disant : " Qu'est-ce que je fais maintenant ?! "

Vous vous demandez peut-être quelle application spirituelle je vais tirer de cette anecdote. Laissez-moi une minute, je réfléchis !

Non, en réalité, beaucoup trop de chrétiens cherchent toujours à éviter la bagarre. Au lieu de gagner du terrain sur l'ennemi, ils passent leur temps à éviter la difficulté et l'inconfort. Faire quelque chose pour Dieu demande sacrifice, douleur, et don de soi. Nous aimerions voir des changements, mais le confort et la sécurité immédiate passent avant.

Saül, durant son règne sur Israël, obtenait des résultats mitigés. Par contre, il avait un fils super. Jonathan se sentait humilié, parce que les Philistins, ennemis d'Israël, avaient planté, au milieu du pays que Dieu avait donné à son peuple, un poste avancé. Il n'y avait pas beaucoup de soldats Philistins dans ce fortin, mais tout le monde savait que, si on tentait de l'attaquer, des renforts arriveraient massivement, et la contre offensive serait impitoyable. Il valait mieux laisser les choses comme elles étaient.

Jonathan savait que cet assaut rendrait sa vie plus compliquée, mais l'honneur du Seigneur et le peuple du Seigneur lui importaient plus que sa propre sécurité. Il a donc attaqué.

Alors,pas de surprise, des temps difficiles ont commencé. Les hordes de Philistins se pavanaient dans le pays comme les gagnants de la coupe du monde, alors que le match n'avait même pas commencé. Quelques jours plus tard, ce sont ces mêmes Philistins qui quittèrent le pays, en courant comme s'ils voulaient gagner le 100 mètres aux Jeux Olympiques ! Le Seigneur a utilisé Jonathan et ceux qui portaient l'armure pour remporter une grande victoire.

Mais il a dû commencer. Le Seigneur ne nous demande pas d'être agressifs et méchants avec les autres. Ne soyons pas fiers et confiants dans nos propres capacités. Mais à un moment précis, nous devons être agressifs pour faire la volonté de Dieu, en livrant bataille à l'ennemi de notre âme. Et nous devons savoir compter sur Son aide. Jésus a parlé des signes qui suivront ceux qui croient. Ce sont les signes qui nous suivent, et non pas l'inverse. Ceux qui voient des prodiges, ce sont ceux qui agissent.

J'ai déjà écrit au sujet de notre force dans la faiblesse, et je vous ai encouragés à être comme le petit chat qui se cachait derrière moi pendant la bataille. Mais il y a aussi un sens dans lequel nous sommes guerriers pour le Seigneur. Il est en nous par son Esprit, et nous combattons - non pas contre la chair et le sang. Nous combattons contre le diable et ses oeuvres. Nous chassons le péché de notre vie par Sa puissance.

Nous tendons la main aux gens qui souffrent, qui se meurent, et nous voyons Dieu changer leur vie.

Ceux qui se cachent désirent de tout coeur une vie sans souci, mais en fait, ils se débattent dans leur misère. Chaque petit bobo dérange leur sérénité, et devient la cause d'une crise.

Dieu nous a appelés à prendre ce monde pour son Fils Jésus. Soyons agressifs (dans la foi) en faisant sa volonté.

Arrêtez d'aboyer, et sautez du pick-up !

 

Photo de David Porter
Pasteur
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