Entrevue avec Darlene Zschech

Un texte de Darlene Zschech

À moins que vous ne soyez en train d'imiter Eutychus, c'est-à-dire de dormir pendant le culte d'adoration (Actes 20:9 - or, un jeune homme nommé Eutychus, qui était assis sur la fenêtre, s'endormit profondément pendant le long discours de Paul; entraîné par le sommeil, il tomba du troisième étage en bas, et il fut relevé mort), vous avez probablement été accroché par la populaire chanson "Shout to the Lord" (JL 640 - Oh! Jésus, mon Sauveur). Ce que vous ne savez peut-être pas, toutefois, est que la femme derrière la chanson est Darlene Zschech, l'énergique animatrice de louange et écrivain de chansons qui a émergé de l'église Hillsong à Sydney en Australie. Ayant vendu plus de deux millions d'albums à travers le monde, elle est la personnalité centrale d'un programme de télévision qui est diffusé à travers 42 pays.

Juste avant Noël, Trish Carlson, directeur de Song DISCovery, et moi avons visité Darlene Zschech après avoir pris part à un événement de louange mis sur pied par l'équipe itinérante de louange de Hillsong (Hillsong Worship Tour) à l'église Mariner à Irvine en Californie. Et bien qu'elle venait juste de participer à deux cultes dynamiques de louange, elle a pris quand même le temps de s'asseoir et de répondre à quelques-unes de nos questions.

Q. Comment en êtes-vous venue à connaître le Seigneur?

J'en suis venue à connaître le Seigneur quand j'ai eu 15 ans. Mon père, qui avait déjà accepté le Seigneur, m'a amenée à un culte après que lui et ma mère ont divorcé. Je chantais déjà depuis l'âge de 10 ans.

J'ai grandi en chantant. C'est tout ce que je savais faire. Et lorsque j'ai été sauvée, c'est incroyable parce que Dieu m'a enseigné que je n'avais plus à performer. Je n'avais pas besoin de performer pour Lui.

Q. Parlez-moi un peu du contexte en Australie. Qu'est-ce qui va bien maintenant en ce qui a trait à l'adoration, à l'église et à la culture?

Pour la première fois de son histoire, l'église est en train, d'une manière discrète, d'aider à changer la culture. Je crois que c'est vraiment la vocation de l'église. Toutes les grandes oeuvres de Dieu ont toujours été précédées par une adoration incroyable. Les écrivains de chanson sont inspirés et le résultat se voit quand ils commencent à écrire de grands hymnes de foi.

Ce qui se produit en Australie est similaire à ce qui se produit en Angleterre en ce qui a trait à la musique de louange. Il y a des hymnes qui ont été créés par Martin Smith (de Delirious), ainsi que d'autres personnes formidables. C'est incroyable en Australie que n'importe qu'elle église où il y ait un grand esprit de liberté durant le culte et où la Parole est enseignée, cette église ne fait pas simplement grandir lentement, elle explose, tellement que actuellement "The Bulletin" (la version australienne de Newsweek) a mis ensemble une histoire de la musique chrétienne et son impact à travers notre nation. Vous voyez, ils ont fait un article sur la musique chrétienne aux États-Unis dans Newsweek, toutes ses caractéristiques et sa fonction, et ils ont regardé pour cette histoire en Australie, mais ils ne l'ont pas trouvé. L'histoire ici raconte comment l'adoration a pris le dessus.

C'est merveilleux parce que les gens veulent adorer, et c'est assez incroyable qu'ils vont louer Dieu et que les magazines séculiers vont élever le statut de l'église. Alors il y a de grandes choses qui se déroulent et le monde est en train de le remarquer.

Q. C'est merveilleux que les médias du monde captent ce qui se déroulent dans l'église sans avoir des gens dans l'église qui bougent les bras pour attirer l'attention des médias du monde.

Vous savez, j'ai essayé de cette manière. Je l'ai vraiment fait. C'est tellement frustrant, et je crois réellement que ce n'est pas le plan ultime de Dieu pour nous, de chercher l'attention des autres.

33 Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus.
C'est comme je l'ai mentionné au sujet de la performance. Je savais dans mon coeur que je dois Le chercher premièrement. Mais cela m'a pris quelques années pour comprendre cela entièrement et pour développer adéquatement la manière que je communique en tant que musicienne, parce que cela peut être tellement centré sur la performance.

Q. Expliquez-moi cela car c'est une grande question. Les gens vont discuter au sujet de combien ils ne veulent pas être en "mode performance", et toutefois, quand vous êtes en face d'un auditoire, vous faites une performance. Comment faites-vous cette distinction?

C'est simple. C'est dans votre coeur.

Q. Pouvez-vous élaborer un peu?

Certainement. L'industrie fait en sorte que vos pensées soient, "si je fais bien, je suis bonne, et si je ne fais pas bien, je ne suis pas bonne." Même sans auditoire, comme lorsque j'ai passé des années à faire des ritournelles publicitaires (jingles), c'était la même chose. Votre valeur est basée sur votre performance. Alors réellement, c'est ce qui devait être brisé en moi, que Dieu ne juge pas ma valeur selon mon mérite. En fait, il n'y a rien de plus que je puisse faire pour gagner Son amour. Alors cette approche change beaucoup de choses, parce qu'une fois que j'ai été libre, je n'ai pas tenu compte des critiques parce que la chose la plus importante était mon intégrité devant Dieu.

Q. Alors comment ce changement de pensées s'applique à votre direction aujourd'hui?

De plusieurs façons. L'excellence est un des secteurs, essayer de demeurer innovatrice quand une bonne partie de l'église est tellement hypersensible à la critique, particulièrement dans les arts créatifs. Quand je chantais dans un environnement séculier, si vous chantez de façon médiocre, ils disent "c'est choquant!" Et ce n'est pas du tout une chose personnelle, cela veut simplement dire que vous n'avez pas atteint cette dernière note très bien. Et alors, cela a été pour moi quelque chose que j'ai dû intégrer dans l'équipe parce que si nous avons une équipe qui joue faux ou dans la mauvaise tonalité, vous allez dérailler, et je ne le tolère tout simplement pas. Garder une équipe qui est techniquement pauvre simplement pour avoir de la compassion n'aide pas à bâtir le Royaume de Dieu.

Q. Je crois quelquefois que dans notre désir d'avoir de la compassion, nous encourageons les gens à tolérer la médiocrité.

Oui, je suis d'accord. Mais je voudrais mentionner que ce n'est pas l'excellence pour l'excellence. Je sais ce que j'apporte à un travail séculier en tant que musicienne, alors comment puis-je jamais apporter à mon Sauveur moins que cela? Et j'aime ce passage de l'Écriture que David utilise et mentionne "mais le roi dit à Aravna : Non! Je veux l'acheter de toi à prix d'argent, et je n'offrirai point à l'Éternel, mon Dieu, des holocaustes qui ne me coûtent rien. Et David acheta l'aire et les boeufs pour cinquante sicles d'argent. (2 Samuel 24:24)" J'aime le fait que cela ne soit pas gratuit. Il faut que cela coûte quelque chose. Alors je ne me soucie pas tellement de ce que les gens peuvent penser de moi.

Q. Dites à nos lecteurs comment vous êtes venue à devenir une animatrice de louange?

Bien, originalement, je voulais simplement faire de la musique pour la jeunesse de l'église parce que nous la trouvions très vivante. Nous nous sommes simplement concentrés sur la jeunesse, montant un groupe et allant dans les écoles. Et c'est encore là que mon coeur est, parce que je suis tellement engagée à élever la prochaine génération.

Et puis Brian Houston, le pasteur en chef de l'église Hillsong, nous a dit un jour, "j'ai vraiment besoin de vous les amis dans le département de musique." Et nous avons répondu, "Noooon!" Éventuellement, j'ai aidé les choristes et puis je suis devenue une directrice vocale de l'église et de la chorale. J'ai aimé toute cette idée, et alors j'ai passé plusieurs années là. J'ai fait mon apprentissage à environ trois pieds de Geoff Bullock, et puis je suis devenue pasteur de l'adoration durant huit ans (nous sommes en 2002).

Et sans le savoir, je me suis faite entraîner. J'aurais été vraiment heureuse de demeurer dans l'ombre pour le reste de ma vie. Mais Dieu avait d'autres plans pour moi.

Q. Brian Doerkson nous a dit la même chose au sujet de son système de parrainage. Il marchait un jour dans le parc et quelqu'un lui a dit "venez, apportez votre guitare et nous allons jouer quelques chansons". Il a été simplement jeté dans le feu de l'action, et c'est comme cela qu'il a appris.

Bien, en tant qu'animatrice, c'est ce qui m'est arrivé. Et puis en tant que pasteur de l'adoration, ces choses sont arrivées après quelques temps et nous avons dû vraiment nous en remettre à Dieu, en nous demandant, "est-ce que je désire réellement monter cette prochaine marche?" À cause du fait que c'est une marche haute que d'être spirituellement responsable non seulement de faire les choses et d'interagir de cette façon, mais en devenant aussi un berger de l'église. Ce fut un grand pas à franchir, un pas émotionnel, et ce fut une grande chose à surmonter pour Mark mon mari et moi, et nous avons considéré que c'était un grand honneur de servir le Seigneur dans ce poste.

Q. Quel sont vos buts lorsque vous animez un culte d'adoration?

Bien, il y a plusieurs choses, il y a une progression à travers la soirée, particulièrement maintenant avec l'influence des chansons qui mettent l'accent durant les premières minutes à détourner les yeux de l'auditoire de l'estrade. Cela prend habituellement un bout de temps aux gens de cesser de regarder les vedettes et d'arrêter de nous regarder adorer. Nous essayons de vraiment détourner les yeux des gens de tout cet événement et de garder leur attention centrée sur Dieu. Si je peux faire cela, c'est merveilleux parce que si Jésus-Christ peut se révéler personnellement à eux, alors à la base tout fonctionne. Mais jusqu'au moment où cette connexion est faite, il semble qu'il y a quelque chose qui manque.

Q. Est-ce que vous essayez de les amener à un endroit où leurs défenses naturelles sont enlevées?

Chaque fois, j'essaie de les amener à un endroit où le croyant sera changé en se sentant plus près de Dieu, et peut-être un peu plus exposé. Émotionnellement, je crois que le but est d'amener les gens ensemble, où les gens se rassemblent et créent une voix commune de louange et d'adoration.

Il y a beaucoup de choses à faire. La musique est un outil. Cela a été instauré dans l'Église pendant des siècles, et Dieu nous conduit définitivement à un endroit où peut-être l'Église va finalement comprendre qui sont ceux qui en ont besoin le plus, de la part de Celui qui nous donne la musique. Et je crois que nous allons retourner encore aux arts, qui ont été mis de côté pendant si longtemps. Et alors, il y a cette facette et cette couleur de l'Église que nous n'avons pas écouté. Mais cela commence, vous pouvez le sentir, cela commence réellement à refleurir. L'Église est définitivement en croissance.

Q. Avez-vous entendu de la part des détracteurs qui viennent vous voir en disant que ce que vous faites est un peu trop émotionnel? Que leur répondez-vous?

Vous devez regarder à si oui ou non les gens sont changés. Ces personnes qui dénigrent ce que nous faisons doivent donner plus de crédit aux gens qu'ils ne le font. Les gens savent si quelque chose est authentique ou non. Quand j'avais 15 ans, j'étais vraiment une fille brisée, ma famille était une épave. J'étais très boulimique, et c'est là que j'ai rencontré Dieu. Ce fut authentique, et cela a changé ma vie.

Si ce que vous faites durant les périodes d'adoration n'est pas authentique, les gens ne vont pas revenir. Si je chante et danse et que mes critiques appellent cela des "joyeux applaudissements" (happy clappy), c'est leur affaire. En tant qu'animatrice de louange, je reviens à la foi d'un enfant.

Q. Plusieurs de vos chansons parlent de la joie de la vie chrétienne, et bien que la Bible reflète cet aspect de la louange, que pensez-vous de l'envers de la médaille? Comment traduire une chanson de louange pour que les gens puissent louer Dieu bien qu'ils soient au milieu d'une souffrance terrible?

Tout ce que je peux vous dire c'est que je reçois beaucoup de lettres de la part de gens qui souffrent. Et ces personnes sont tellement plus éprouvées que nous le sommes, mais ils sont si fidèles. Ils ne veulent pas qu'on leur rappelle leur souffrance. Et ils ont déjà prié, "Dieu, combien de temps devons-nous souffrir?" Mais maintenant ils veulent chanter un cantique de louange parce qu'il y a de la puissance dans ce chant.

Q. Que prévoyez-vous pour le futur du mouvement de louange contemporaine?

Vous savez, j'avais une vision il y a quelques années à savoir comment Dieu voyait les adorateurs et les conducteurs de louange, unis mains dans la main, avec le personnel de production et toutes les personnes impliquées dans l'adoration à Dieu. Il n'y avait pas de célébrités sur la scène en avant. Nous étions tous ensemble sur la ligne et nous marchions simplement ensemble. C'était comme cela que j'imaginais le coeur de Dieu concernant ce que nous faisions. Nous étions tous en ligne, et nous avancions lentement, mais nous marchions et nous ne laissions personne derrière. Nous prenions tout le monde avec nous.

Mais maintenant, je vois une image de ce que cela ressemble maintenant, et bien que nous soyons main dans la main, il y a un combat qui se déroule. Les gens courent en avant par fierté pendant que d'autres se retirent en arrière par insécurité. Il y a très peu de mouvement à cause du manque d'unité. Je crois que cela signifie que nous devons devenir forts de façon à ce que nous puissions nous tenir forts ensemble. Dieu dit qu'il va nous bénir, et quand Dieu dit "bénédiction", c'est une bénédiction infinie, mais cela ne vient que lorsque nous sommes unis ensemble.

David Di Sabatino est l'éditeur de la revue Worship Leader. Cet article a été traduit et réimprimé avec la permission du magazine Worship Leader. Si vous êtes intéressé à vous abonner à Worship Leader, S.V.P. appeler 1-800-286-8099. Visitez leurs sites internet à http://www.worshipleader.com/ et www.songdiscovery.com.

Photo de Darlene Zschech
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