Pierre et les guérisons miraculeuses
Voici quelques-uns des dons manifestés dans la vie de l'apôtre Pierre, un homme comme nous avec le même Saint-Esprit que nous : parler en langues (Ac.2), guérisons (Ac.3:2-16), paroles de connaissance (Ac.5:1-10, Ac.11:12), vision (Ac.2:17, 10:19).
Examinons maintenant ensemble les guérisons et les miracles accomplis au travers de l'apôtre Pierre, puisque c'est le titre de cette méditation. Nous pourrons en tirer des leçons bénéfiques pour nos propres vies car "Dieu ne change pas" (Mal.3:6).
Quand le Saint-Esprit décidait de lui donner une révélation particulière, Pierre (comme Ananias dans Ac.9) obéissait par la foi à la directive qu'on lui donnait.
Nous allons nous attarder maintenant sur le contexte de la première guérison accomplie par l'entremise de l'apôtre Pierre après la Pentecôte dans Actes 3. C'est suite à une révélation du Saint-Esprit que Pierre a su que Jésus voulait guérir parmi tous les malades et les infirmes qui se tenaient au temple, un boiteux en particulier à la porte du temple dans Actes 3, ce qui devint la première guérison, plusieurs jours ou même mois après la Pentecôte. La lecture du récit va nous le prouver.
Au verset 2, nous lisons que tous les jours, on venait installer le boiteux à la porte du temple nommée la Belle. Cela ne pouvait pas être la première fois que Pierre et Jean le voyait parce que cette porte nommée la Belle était la seule qui donnait accès à la partie du temple réservée aux juifs (Ac.3:2). Depuis la Pentecôte où il avait été rempli du Saint-Esprit avec les 119 autres disciples présents, Pierre le voyait nécessairement tous les jours (Ac.2:46), non seulement Pierre, mais aussi les 119 autres, auxquels on doit aussi rajouter plus de 3000 autres convertis dont le nombre croissait chaque jour - donc ça fait plusieurs jours pour que Luc ait pu écrire « chaque jour » - , ça commence à faire beaucoup, beaucoup de chrétiens remplis du Saint-Esprit qui passaient à côté du boiteux tous les jours quittant le parvis des gentils pour entrer dans la partie du temple réservée aux Juifs !
Jésus était ému de compassion envers les gens éprouvés par la maladie (Marc 1:41), Jésus habite maintenant par la foi (Ep.3:17) dans ses disciples et leur communique ses sentiments (Ph.2:1-5). Donc Pierre, ainsi que la multitude de frères et de sœurs qui passaient auprès de lui chaque jour, éprouvaient assurément de la compassion pour le boiteux et ils désiraient le voir guéri. D'ailleurs dans Actes 4, on lit que les apôtres priaient pour que Dieu fassent des guérisons.
Un jour, les choses se sont passées différemment de tous les autres jours où Pierre voyait le boiteux installé à la porte du temple. Pourquoi ? Qu'est-ce qui a fait que ce jour en particulier, Pierre décide de lui ordonner de marcher au nom de Jésus au lieu de prier pour lui ? Pourquoi ne lui avait-il pas ordonné de marcher avant?
Les premiers chrétiens étaient animés des mêmes sentiments que nous. Depuis la Pentecôte, dans leur culte personnel et dans leurs réunions, les chrétiens remplis de compassion faisaient monter au ciel des prières pour le salut et la guérison de ce boiteux et pour bien d'autres malades et infirmes de leur connaissance. Remarquez cependant que dans Ac.3, faisant face au boiteux, Pierre ne prie pas pour lui. Le moment n'est pas de prier mais de déclarer ce que le Saint-Esprit lui a révélé. Si Pierre l'avait fait une journée plus tôt, il ne se serait rien passé. Le message de Pierre aurait perdu de la crédibilité, les gens se seraient moqués de lui disant «maintenant que Jésus n'est plus là, Pierre, tu n'as plus de puissance, tu ne peux plus guérir personne, tu es juste bon pour parler un langage incompréhensible comme quelqu'un qui est saoul». Au début de l'église, ce n'était vraiment pas le temps des échecs. C'est pourquoi, tous les jours, Pierre passait devant l'infirme sans s'arrêter pour prier pour sa guérison, mais continuait pour aller prier dans le temple. Vers 3 heures de l'après-midi, le soleil était en angle alors l'ombre de Pierre couvrait l'infirme mais ne le guérissait pas, le boiteux n'ayant pas la foi pour sa guérison, contrairement à tous ceux qu'on plaçait sur la route de Pierre, voir Ac.5:15-16. Alors tous les jours on ramenait l'infirme à la porte du temple et tous les jours, il voyait tous ces chrétiens passer devant lui et leur demandait de l'argent.
Pendant plusieurs jours ou même semaines, Pierre passait devant l'infirme à la porte du temple sans que le Saint-Esprit ne lui dise rien, alors Pierre n'avait rien à lui donner, pas d'argent, pas d'or, pas de parole apportant la guérison. Puisque Dieu voulait que la guérison du boiteux serve de témoignage, on comprend pourquoi aussi l'ombre de Pierre n'était pas le moyen indiqué pour guérir le boiteux. Il fallait un moyen qui ne laissait aucun doute que c'était bien par l'entremise de Pierre qu'il avait été guéri pour que cela confirme la véracité du message que Jésus était bel et bien ressuscité des morts et que c'était pour cette raison que Pierre avait pu le guérir au nom de Jésus.
Puis vint un jour décisif, alors que Pierre et Jean s'apprêtent à passer par la Belle Porte et que le boiteux, selon son habitude, leur demande l'aumône, Pierre s'arrête net et se met à le fixer du regard. Jean ne comprend pas sur le coup parce qu'il sait qu'ils n'ont pas d'argent à lui donner, mais s'arrête lui aussi. Pierre ne le voit plus de la même manière que les autres jours. Il décide de lui dire : « Regarde-nous! » Pierre ne lui disait certainement pas chaque jour : «Regarde-nous !». Le boiteux n'avait pas la foi d'être guéri et de pouvoir marcher, il n'avait jamais marché de sa vie, alors il s'attendait seulement que Pierre allait lui donner quelques pièces de monnaie et il pensait que Pierre avait demandé son attention pour recevoir des remerciements de sa part et des paroles de bénédiction. Le boiteux n'avait pas besoin d'avoir la foi pour être guéri puisque c'est Pierre qui avait initié la démarche, mais sa guérison allait susciter en lui la foi.
Si Pierre lui demande de le regarder, ce n'est pas parce qu'il était devenu soudainement audacieux au point de faire une déclaration téméraire, mais parce qu'il avait reçu une parole de connaissance, soit audiblement, soit dans son coeur. Ce n'était pas sous le coup d'une émotion mais d'une conviction spirituelle. Pierre parle avec fermeté, sans aucune hésitation, car il savait très bien maintenant, parce que le Saint-Esprit venait de le lui révéler, que Dieu voulait se glorifier à travers la guérison de cet infirme, de naissance par surcroît ; il savait maintenant qu'il avait un magnifique cadeau à lui offrir, un cadeau qu'il ne pouvait lui offrir les journées précédentes : «ce que j'ai, je te le donne». Lui qui s'adonnait d'abord et avant tout à la prière, Pierre n'a pas ressenti le besoin de prier avant, comme il l'a fait ensuite pour Dorcas (Ac.9:40).
Pierre n'a eu aucun besoin de supplier Dieu d'avoir pitié du boiteux ou encore de répéter les mêmes ordres au nom de Jésus en parlant de plus en plus fort et en menaçant tous les démons voués à l'enfer. Rien de cela, il a seulement ordonné au nom de Jésus-Christ de Nazareth:
Au commandement inspiré du Saint-Esprit, un ange est venu fortifier ses jambes (Luc 22:43, Jn.5:4, Ps.91:11-12, Hé.1:14, Ac.12:23) et, pour la première fois de sa vie, le boiteux s'est levé immédiatement. Il n'aurait plus jamais besoin de personne pour se déplacer. Non seulement, il s'est mis à marcher mais il s'est mis à sauter comme un fan voyant son équipe favorite marquer un but. Comme il louait Dieu partout dans le temple, il a attiré l'attention des milliers de personne qui l'avaient vu chaque jour à la porte du temple en train de mendier. Et comme l'ancien boiteux devenu sautilleux ne quittait pas Pierre et Jean, tous savaient que cela s'était produit au travers de ces personnes. Pierre en a profité ensuite pour exposer la Bonne Nouvelle de Jésus, faisant monter le nombre de conversions à 5000 personnes (Ac.4:4). Les chefs religieux avaient pu se moquer des disciples à la Pentecôte en les comparant à des ivrognes (Ac.2:13), mais avec le boiteux guéri devant eux, ils n'avaient plus le cœur à rire, cf. Ac.4:14-16.
Dans Ac.2:42-47, suivant le premier sermon de Pierre après la Pentecôte, Luc résume dans la fin du chapitre 2, les premiers temps de l'église. À partir du chapitre 3 jusqu'au chapitre 8, il entre plus dans les détails pour nous parler de la vie de l'église de Jérusalem jusqu'à ce qu'une grande persécution la disperse. Au chapitre 3, Luc nous décrit comment s'est produit le premier de ces miracles évoqué dans Ac.2:43. La réaction des chefs religieux suite à la guérison du boiteux montre dans Actes 4:14-16 que CE FUT LA PREMIÈRE ET LA SEULE GUÉRISON MIRACULEUSE APRÈS LA PENTECÔTE JUSQU'À CE QUE LES CHRÉTIENS FASSENT MONTER D'UN SEUL COEUR LA PRIÈRE SUIVANTE :
Et voici la réponse du Seigneur à cette prière :
Manifeste ta puissance encore aujourd'hui, Seigneur!
Avant de guérir le boiteux, Pierre lui a dit quelque chose qui a retenu mon attention. Dans Actes 3:6, Pierre dit: « ce que j'ai, je te le donne »... Qu'est-ce que Pierre avait à donner ? Par le nom de Jésus qui avait reçu l'autorité de faire tout ce qu'Il voulait dans les cieux et sur la terre (Mt.28:18), Pierre avait reçu de Jésus le pouvoir de faire marcher cet infirme. Il y a un temps pour tout sous le soleil et le moment était venu pour guérir cet infirme et avoir un impact majeur sur l'essor du christianisme. Comme dans le cas de Lazare où Jésus aait attendu le temps de Dieu pour qu'Il soit glorifié, Pierre a attendu aussi le temps de Dieu pour avoir un impact majeur, à la gloire de Dieu.
Pierre a prononcé une parole au nom de Jésus, cette parole n'a pas été vaine, elle n'a pas été dite sans que le boiteux ne puisse se lever. Parler au nom de Jésus, c'est supposé signifier que c'est comme si c'était Jésus lui-même l'avait prononcée, alors on est bien mieux d'être certain que c'est bien Jésus qui nous inspire sinon on n'aura pas les mêmes résultats que si c'était Jésus qui parlait et ce ne sera pas à la gloire de Dieu.
Quand on parle vraiment au nom de Jésus, comme Pierre l'a fait à cette occasion, l'impact doit être le même que si c'était Jésus qui avait dit cette parole, sinon on n'a pas d'affaire à parler en son nom. On s'abreuve à la même source d'eaux vives que Jésus ; le même Saint-Esprit qui accomplissait les miracles au travers de Jésus, l'a fait à nouveau au travers de Pierre. La même chose s'est produite avec Énée (Ac.9:32-34). La réception du don de guérison a été immédiate par Énée dès que Pierre lui a annoncé que Jésus le guérit et lui ordonne de se lever et marcher.
Luc ne rapporte évidemment pas tout le processus quand il décrit des événements sinon cela deviendrait fastidieux, c'est à nous de remplir les trous en étudiant et comparant les récits. On doit comprendre par nous-mêmes que le Saint-Esprit a d'abord averti Pierre par une parole de connaissance qu'Il va guérir un paralysé comme Énée, alors Pierre n'a pas besoin de dire à Énée qui était alité depuis 8 ans "je vais prier le Seigneur pour toi" ou encore si la prière n'a rien donné de visible "crois que tu as reçu ta guérison parce que Jésus a pris sur la croix ton infirmité, et un de ces jours tu réussiras finalement à te lever de ton lit et marcher". Je ne sais pas quel réconfort cela lui aurait apporté dans sa condition, tout aurait dépendu de son niveau de foi. Animé d'une grande foi, il aurait pu alors penser : "un jour je serai guéri et je marcherai à nouveau", comme Marthe qui croyait récupérer son frère Lazare à la résurrection.
Mais l'impact sur la région n'aurait pas été le même, au lieu de voir toute la région se convertir en voyant Énée marcher pour la première fois depuis 8 ans, ce n'est pas certain qu'il y aurait eu plus de gens à la prochaine réunion d'église. Cela aurait ressemblé plutôt à ce qui se passe trop souvent de nos jours quand on déclare une parole de guérison au nom de Jésus et qu'il n'y a aucun signe visible qu'un changement s'est produit pour manifester la guérison ;
• - les faibles y trouvent une occasion de chute et perdent la foi,
• - les douteurs sont encore plus renforcés dans leur incrédulité,
• - sans parler des rebelles qui trouvent le moyen même de refuser de croire quand le miracle est instantané et vont donner toutes sortes d'explications tordues.
Sans surprise, dans un contexte où Dieu veut avoir un impact puissant pour amener les gens à la conversion, on ne retrouve jamais des exemples de guérison expérimentée suite à un long combat de la foi ; Luc ne rapporte dans les Actes des Apôtres que des guérisons instantanées avec un fort impact sur le nombre de conversion. On voit par contre dans les épîtres que les apôtres ont dû livrer ce bon combat de la foi pour expérimenter la guérison eux-mêmes ; Paul qui combattait lui-même la maladie constamment (état de faiblesse 1Co.2:3, c'est le même mot grec que celui qui décrivait le boiteux dans Ac.4:9) a dû prier longtemps avant qu'Épaphrodite soit guéri (Ph.2:25-30) et il a dû se résoudre à prodiguer des conseils de nutrition à Timothée (1Ti.5:23). Voyant la réponse aux prières trop tarder, il s'est fait à l'idée de laisser derrière lui Trophime malade et continuer à évangéliser sans lui (2Ti.4:21). Dans les Actes des Apôtres, on voit que les guérisons instantanées par l'entremise de Pierre ont produit une croissance numérique immédiate des conversions, parfois par milliers (Ac.2:41, 4:4, 9:35,42). Les guérisons qui prennent du temps sont à l'image des églises qui prennent aussi du temps à grandir numériquement. Je ne méprise pas du tout les guérisons lentes, que nous soyons guéris instantanément ou lentement, c'est toujours le même Dieu qui nous guérit et à lui seul soit la gloire. il vaut mieux guérir lentement que pas du tout !
Personne d'autre que Dieu pardonne nos fautes, de même personne d'autre que Dieu guérit toutes nos maladies, que ce soit par un miracle instantané ou par la nourriture, les médicaments prescrits par un médecin ou par une opération chirurgicale. Si Dieu n'est pas derrière pour sceller la guérison, elle n'aura pas lieu.
Don, dans les milieux pentecôtistes et charismatiques, on encourage à combattre le bon combat de la foi dans l'espérance d'expérimenter une guérison complète. On fait appel à Marc 11:24 et on encourage le malade ou l'infirme à demeurer dans la foi puisque Jésus a dit que tout ce que nous allons demander en priant, il suffit de croire que Jésus nous l'a déjà obtenu sur la croix. On prend pour appui 1Pi.2:24 qui dit que c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. Alors sur la base de Marc 11:24 et 1Jn.5:14, on croit qu'on l'a déjà reçu et éventuellement, on l'aura puisqu'il a été établi que c'était la volonté de Dieu que nous soyons guéris. Quel bon père ne voudrait pas voir son enfant guéri? Et Dieu est bien meilleur que nous, nous dit Jésus. Comment pourrait-il en être autrement, se dit-on ?
Comme la guérison est évidemment incluse dans le "tout" de Marc 11:24 parce que tout veut dire tout, il suffit d'être patients ensuite et ne point faiblir dans la foi pour voir éventuellement la guérison s'accomplir. Tout cela est cohérent et comporte des appuis théologiques comme je viens de le démontrer. De plus, on trouve aussi dans les épîtres un exemple de guérison qui a tardé (Épaphrodite Ph.2:25-28).
Les paroles de Jésus rapportées par Jean nous éclaire sur ce qu'on peut inclure dans le "tout ce que vous demanderez". Nous pouvons demander en son nom tout ce qui reflète sa volonté. Ce qui n'est pas la volonté de Dieu ne peut être demandé en son nom.
Comme le sage Salomon l'avait fait remarquer, Dieu a un temps pour tout sous le soleil. Dieu veut que les gens soient guéris mais Il a ses temps et moments pour le faire afin que sa gloire éclate encore plus (comme dans le cas de Lazare). Le premier jour de la Pentecôte, quand Pierre a croisé le boiteux à la porte du temple, ce n'était pas ce jour-là où il devait être guéri, ni le deuxième, ni le troisième, ni le ... Le texte biblique ne le précise pas mais il s'est possiblement passé des semaines, voire des mois entre Actes 2 et 3. Notre Dieu compatissant dont la miséricorde dure à toujours avait déterminé un jour précis pour sa guérison.
Quand nous devançons le temps de Dieu, c'est l'échec assuré, parlez-en à Moïse, il ne se passera rien et des témoins à la foi faible seront portés à penser que le nom de Jésus n'est plus efficace ou même qu'il ne l'a jamais été et ne plus prier pendant... 40 ans! J'ai vu des gens quitter l'église et abandonner la foi parce qu'on leur avait enseigné qu'ils seraient guéris s'ils avaient la foi. Ils l'ont eu, ils ont cru à tout ce qu'on leur avait enseigné et les jours, les mois, les années ont passé, ils ont vu d'autres personnes ayant une grande foi mourir de leur maladie. Alors ils ont perdu confiance, ils ont perdu la foi dans ce qu'on leur avait enseigné. Ils n'ont pas compris le bon combat de la foi. Dieu n'est pas sourd à nos prières mais il y a de la résistance dans les lieux célestes, ce qui peut retarder la réponse à la prière, voir Daniel 10.
En absence de parole de connaissance, à mon humble vis, il vaudrait beaucoup mieux de se contenter de prier pour la guérison du malade ou de l'infirme plutôt que de lui ordonner de marcher au nom de Jésus et de le répéter sans succès jusqu'à ce qu'on soit lassé de le faire et que la personne ayant eu une grande foi de recevoir enfin sa guérison s'en retourne déçue et confuse chez elle. Le nom de Jésus n'est pas comme une formule magique qu'il suffirait de répéter avec assez de conviction pour qu'il soit efficace. Le nom de Jésus n'est pas une formule, il représente la personne de Jésus et une personne a sa volonté propre qu'il faut respecter et chercher à connaître. C'est ce que je m'efforce de vous exposer ici.
Quand la prière de la foi n'apporte pas de guérison immédiate, on peut alors enseigner le bon combat de la foi qu'on retrouve dans les épîtres et qu'ont vécu les apôtres et leurs collaborateurs. Il est bon d'enseigner aux gens de refuser la maladie comme une fatalité et de cesser de se concentrer sur elle. Il est bien plus profitable de fixer les regards sur Jésus, le grand médecin guérisseur par excellence, de croire que son sang qui nous purifie de tout péché a aussi la capacité de nous purifier des conséquences du péché que sont les maladies et les infirmités. Alors au lieu de se laisser décontenancer par les symptômes de la maladie, on se réjouit dans le Seigneur pour la délivrance inéluctable qui nous attend, si ce n'est pas expérimenté dans ce corps voué à la corruption alors que ses cellules se détériorent avec les années (né de la poussière, il retournera poussière), ce sera dans le corps glorifié et incorruptible.
Nous observons donc deux types de guérison ; la guérison lente et progressive (comme dans les épîtres) et la guérison immédiate, dite miraculeuse (comme dans les Actes des Apôtres). Merci Seigneur, parce que toutes les guérisons viennent de Dieu.
Revenons aux guérisons expérimentées par l'entremise de l'apôtre Pierre puisque c'est le thème de cette étude biblique. Quand le Saint-Esprit ne donne pas une parole de connaissance concernant une guérison qui va s'accomplir, Pierre commence par prier. Pierre n'ordonne pas au nom de Jésus à tous les malades d'être guéris, sinon on aurait eu bien des exemples où cela n'aurait pas fonctionné. Pierre faisait tout pour la gloire de Dieu, et commander à un paralytique de se lever au nom de Jésus sans succès ne glorifie pas Dieu du tout. L'absence de guérison aurait grandement nui à la crédibilité de la Bonne Nouvelle et l'Église n'aurait pas eu une telle expansion. Jamais nous ne voyons un ordre donné pour la guérison sans que ce soit efficace, aucunes de leurs paroles ne tombaient par terre.
Quand un besoin se présente et que le Saint-Esprit ne lui a pas donné une parole de connaissance concernant une guérison qui va s'accomplir, Pierre ne court aucun risque. La rencontre avec Dorcas démontre encore une fois que les dons de guérison demandaient le OK d'en haut avant de se produire en bas sur terre, on verra cela plus bas dans le texte. Dans le cas de Dorcas (nom qui signifie gazelle en grec), Pierre oblige tout le monde à sortir (Ac.9:40), c'est le verbe "chasser" (ekballô) qui est utilisé dans le grec, le même employé pour chasser les démons (Mt.8:31). Pierre ne leur laisse pas le choix, il veut pas donner un mauvais témoignage en priant pour quelqu'un sans que le nom de Jésus guérisse, alors il s'assure d'être seul avec Dorcas. Pierre se met alors à prier pour connaître la volonté de Dieu dans cette situation précise. Bien des chrétiens mourraient mais peu étaient ressuscités, Pierre était au courant de la mort de Jacques et d'Étienne qui n'ont pas été ressuscités. Pierre se devait donc de connaître la volonté de Dieu dans ce cas précis avant d'ordonner sa résurrection. Suite à sa prière, Dieu lui a répondu que c'était sa volonté de ressusciter Tabitha (gazelle en araméen) alors Pierre lui a dit simplement :
Cela a eu pour effet d'amener plusieurs à la foi. Voici le récit au complet.
Quand le Saint-Esprit décidait de guérir en masse, il n'avait pas besoin d'avertir Pierre spécifiquement pour chaque cas. La foi des gens malades suffisaient, comme pour la femme ayant la perte de sang dont j'ai déjà parlé.
Pierre n'avait qu'à déambuler en prêchant la Bonne Nouvelle et le Saint-Esprit faisait le reste par l'entremise des anges guérisseurs. C'est au point où son ombre suffit pour guérir tous les malades amenés. Nulle part lisons-nous que l'ombre de Jésus ait suffi pour guérir quelqu'un. Voilà un exemple de ce qui pourrait être un miracle plus grand que ceux accomplis par Jésus, comme il l'avait prédit dans Jean 14:12, à moins que ce soit arrivé aussi sans que cela ait été répertorié dans les évangiles.
Donc, devant le corps inerte de Tabitha, son ombre n'ayant manifestement pas suffi, Pierre prend soin d'abord de chercher la volonté de Dieu, ensuite quand le Saint-Esprit lui communique Sa volonté, il agit. Il parla avec autorité à la "gazelle" endormie dans le sommeil profond de la mort. Les apôtres passaient beaucoup de temps dans la prière avant de parler au nom de Jésus, pour s'assurer que c'était bien en son nom qu'ils parlaient et non sur le coup de leurs émotions. Remarquez dans le verset suivant que la prière précède la parole et prenez note du mot « assidûment ».
Puisque c'était leur mode de vie, on peut s'imaginer facilement que Pierre et les autres chrétiens ont prié pour la résurrection de Jacques, comme on avait prié pour la libération de Pierre emprisonné dans Actes 12.
Comme la Bible ne nous rapporte pas que Pierre ou personne d'autre ait dit à Jacques : « Jacques, lève-toi! », on peut en conclure que, contrairement à Dorcas, ce n'était pas la volonté de Dieu de ressusciter Jacques ou Étienne. Dieu n'a donc pas donné de parole de connaissance à cet effet. Par contre, quand Pierre a prié pour la résurrection de Dorcas-Tabitha et il doit avoir reçu une parole de connaissance que Dieu était d'accord de la ressusciter, puisqu'il dit simplement : « Tabitha, lève toi » et elle s'est levée. Pourquoi Tabitha et pas Jacques ou Étienne ? Une réponse appuyée par les Écritures serait que Tabitha avait encore des œuvres à faire pour lesquelles Dieu l'avait créée (Ep.2:10), mais Jacques et Étienne avaient terminé les leurs, prématurément selon la perspective humaine mais ayant à leur actif beaucoup de guérisons miraculeuses et de personnes délivrées et sauvées au cours de leur bref ministère.
Quand nos œuvres sont terminées, c'est le temps de se reposer, alors Dieu nous rappelle à Lui, que nous soyons guéris ou malades, forts ou faibles.
La Parole de connaissance était donnée à Pierre non seulement pour la guérison et la résurrection mais aussi pour révéler les pensées du cœur.
On le voit avec Ananias et Saphira. Si Pierre leur demande une question, c'est qu'il sait déjà la réponse grâce au Saint-Esprit.
Nous pouvons établir certaines balises.
• - Quand le Saint-Esprit révélait d'avance à Pierre que Dieu désirait guérir une personne en particulier, tout ce que Pierre avait à faire, c'était de donner un ordre au nom de Jésus une seule fois et la guérison avait lieu (Énée guéri).
• - Quand Pierre n'avait pas reçu de parole de connaissance, il priait.
• - Ensuite si la réponse de Dieu était positive, Pierre donnait un ordre au nom de Jésus une seule fois et le miracle de guérison ou de résurrection avait lieu (Dorcas ressuscitée)
• - Si la réponse de Dieu était négative, les Écritures sont alors muettes (apôtre Jacques et diacre Étienne qui n'ont pas été ressuscités).
• - Dans un contexte d'évangélisation, les guérisons miraculeuses sont plus fréquentes, comme le rapporte les Actes des Apôtres.
• - On ne trouve aucun exemple chez Pierre ni personne d'autre dans les Actes des Apôtres de guérison reçue mais qui ne se manifestera que dans un futur indéfini.
• - On trouve dans les épîtres des exemples de chrétiens remplis du Saint-Esprit qui devaient combattre le bon combat de la foi pour recouvrer la guérison, comme on voit de nos jours.
À notre époque comme à la leur, il y a aussi des guérisons miraculeuses de malades, d'infirmes et des gens ressuscités, le Saint-Esprit est aussi performant qu'à cette époque quand les conditions sont réunies, j'ai lu des biographies d'hommes de Dieu qui recevaient des paroles de connaissance leur révélant que le Saint-Esprit allait guérir telle ou telle personne et c'est ce qui se produisait instantanément quand l'homme ou la femme de Dieu proclamait la guérison au nom de Jésus à cette personne. Mon souhait est que cela se produise de plus en plus alors que nous approchons la fin qui sera marquée par le retour glorieux de notre Seigneur Jésus-Christ. C'est ce que crois et enseigne Jean-Luc Trachsel qui est utilisé puissamment par le Seigneur. Je m'y attends parce que cela contribuera à ce que nous soyons nombreux à l'enlèvement. Et pour cette raison, je me joins aux apôtres et à leurs disciples qui venaient de réaliser avec la guérison du boiteux l'impact phénoménal des guérisons sur le nombre de conversion, pour faire monter au ciel la prière suivante qu'ils ont faite d'un même coeur pour que le Seigneur, dans sa souveraineté, décide de déployer sa puissance miraculeuse afin d'appuyer notre témoignage quand on évangélise (signe que ce n'est pas parce qu'on a été baptisés du Saint-Esprit qu'elle n'était pas constamment disponible au gré de la volonté humaine malgré les besoins) :
Cette prière est bonne quand on se prépare à aller évangéliser car on va rencontrer des inconvertis aux prises avec la maladie et de les voir guéris nous communiquera évidemment beaucoup d'assurance dans la présentation de la Bonne Nouvelle, car elle sera aisément perçue comme une Bonne Nouvelle pour ceux qui seront guéris. Ce ne sont pas les guérisons qui convainquent les gens de se convertir, c'est le Saint-Esprit, mais le Saint-Esprit se sert des guérisons pour convaincre les gens.
Quand on est en présence de chrétiens aux prises avec la maladie, l'apôtre Jacques nous a montré comment nous comporter.
Entre chrétiens, il ne suffit pas de déclarer des paroles du genre « Jésus-Christ te guérit » (à moins d'avoir reçu une parole de connaissance venant du Saint-Esprit, évidemment). La pratique d'alors c'était d'appeler les anciens de l'Église pour oindre d'huile le malade et prier Dieu avec foi, sachant que Dieu est disposé à le sauver (le chrétien est déjà sauvé, dans le contexte présent le verbe "sauver" a le sens de guérir dans ce passage). S'il a commis des péchés, cela signifie que ce n'est pas nécessairement le cas, il sera pardonné après les avoir confessés (Pr.28:13, 1Jn.1:9). Le résultat est que Dieu relèvera le malade, cette expression laisse une latitude au Seigneur, il n'est pas dit qu'il sera guéri immédiatement, mais que son rétablissement se fera en son temps, comme on le voit avec Épaphrodite dans Ph.2.