« Prophéties »... Attention danger !
A travers nos messages, nous mettons souvent des mots sur ce que des gens n'osent ou ne savent pas expliquer de ce qu'ils ressentent à l'intérieur d'eux ; tant dans le positif que le négatif.
La Bible dit en effet que si l'on a le Saint-Esprit on est enseigné de Dieu, c'est-à-dire que l'Esprit Saint nous parle au fond de nous.
Mais Il ne nous parle pas toujours avec une voix claire ou comme l'on conçoit, nous, qu'Il devrait le faire ; mais souvent simplement par des « soupirs inexprimables » (Romains 8 : 26).
Il y a des choses, par exemple, dont on ressent qu'elles ne sont pas justes, pas claires et que le fait qu'elles soient mises à la sauce « chrétienne » ne les rend pas pour autant belles et justes.
Mais notre raison et éducation prennent vite le dessus et l'on devient facilement confus à leur sujet ou l'on n'ose plus dire ce qu'on en pense vraiment.
Et lorsqu'une personne, et de surcroît un ministère, adresse ces issues comme je le fais dans ces messages, on se sent à la fois soulagé – « quelqu'un l'a dit pour nous » – et rassuré – « on n'est pas fou » !
Notre dernier message sur « L'occultisme charismatique » a provoqué plusieurs réactions, témoignages de vécu personnel et questions, tant il semble correspondre à ce que vivent ou ont vécu beaucoup de gens au sein de l'Eglise ces dernières années.
Nous allons utiliser deux extraits d'e-mails sélectionnés, reçus en retour de la lettre d'Avril, pour développer des réflexions dans ce message qui peuvent être une aide pour le corps de Christ. Let's go !
Premier extrait de mail :
« Que pensez-vous des gens qui reçoivent avec qui vous devez vous marier ? Une femme responsable d'un groupe de prière... a soi-disant reçu avec qui une de ses "brebis" entre guillemets devait se marier alors que les deux personnes en question n'étaient pas vraiment en accord avec cela. Car je connais une histoire de la sorte et sur les deux personnes en question il y en a toujours une qui n'est pas vraiment convaincue... Normalement, nous devons être conduits par la paix du Seigneur ! Connaissez-vous des histoires similaires qui ce sont bien où mal passées par la suite ? »
Nous abordons régulièrement ce genre de sujet dans nos séminaires car la vie de nombreuses personnes a été brisée par ces soi-disant paroles ou prophéties.
J'y fais allusion dans l'extrait de message vidéo du mois passé. J'ai l'habitude de citer cet exemple que si quelqu'un vous dit : « Dieu m'a montré que tu dois te marier avec un tel ou une telle », répondez-lui : « Marie-toi toi-même avec ! »
Lorsque j'étais pasteur (dans une autre vie), il y avait une femme obsédée par un bonhomme dans l'église, certaine que c'était de Dieu qu'elle se marie avec lui. Ce dernier ne partageait pas du tout son point de vue.
Au lieu de dire « Je me suis trompée » (ce qui peut arriver à tout le monde), elle a insisté des mois, sûre que Dieu allait parler à son tour à l'homme.
Lorsqu'elle le rencontrait, il lui arrivait même de lui dire : « Alors, Dieu t'a parlé ? » Lui, de son côté, avait régulièrement le même genre de « délire » mais sur d'autres femmes.
Le comble de l'absurde eut lieu un jour lorsqu'à la fin d'un culte les deux vinrent me trouver séparément pour me dire que Dieu venait de leur parler clairement pendant le culte.
La femme me dit que le Seigneur venait de lui confirmer pour la énième fois que son futur mari était bien cet homme. Lui, que Dieu venait – pendant le même culte – lui montrer clairement une femme (une autre bien sûr !) de l'assemblée comme étant sa future épouse.
Si Dieu avait été vraiment « de la partie », Il aurait tout simplement montré à l'un et à l'autre, pendant ce culte, qu'Il les voulait ensemble, vous ne croyez pas ?
Le temps a passé, après beaucoup de larmes inutiles et de stress qu'ils ont communiqué à beaucoup de monde dans l'assemblée, ils ont fini par se marier (dirigés par Dieu toujours d'après leurs dires !) avec d'autres personnes ne faisant pas partie de cette assemblée.
Ils étaient néanmoins tous deux des gens gentils qui voulaient plaire à Dieu. Nous voyons comment on peut « se faire avoir » si on ne respecte pas certaines règles.
A comprendre :
La Bible dit :
Nous sommes tous enfants de Dieu, mais nous acquérons le titre de « fils » et « filles » quand nous dépassons le stade de l'enfance où l'on a toujours besoin des autres pour nous diriger et que l'on en arrive à entendre Dieu par et pour nous-mêmes.
Nous jugeons alors les choses par le Saint-Esprit en nous « qui rend témoignage à notre propre esprit » (Romains 8 : 16). (Parenthèse : c'est progressif et on continue à apprendre avec le temps.)
Quand je prêche, je dis souvent aux gens : « N'acceptez que ce qui fait écho dans votre coeur dans ce que je dis ! Je ne suis pas là pour vous influencer ou vous manipuler mais pour confirmer et préciser ce que Dieu a déjà mis dans votre coeur. »
En ce qui concerne une chose aussi importante que de se marier, avant de parler à qui que ce soit d'autres Dieu va d'abord vous parler à vous ! Car Dieu est poli ! Ensuite, Il a dit que le Saint-Esprit nous conduirait dans toute la vérité (Jean 16 : 13).
D'abord le témoignage du Saint-Esprit donc, ensuite l'avis, le conseil, la prophétie d'un tel et une telle (très important aussi, nous ne le nions pas ici) que l'on reçoit si cela correspond à ce que Dieu nous a dit, à notre propre conviction.
Je connais des personnes que l'on a encouragées à se marier, par « prophétie ». Une femme en particulier qui, par la suite, est entrée dans le ministère avec son mari. Des années après, et après avoir eu deux enfants, même en faisant tout ce qu'elle pouvait elle ne ressentait toujours aucun amour pour son mari. Elle a fini par le quitter.
C'était un gars bien et c'était une fille bien. Certainement qu'elle est mise à ce jour au banc des accusées par plusieurs, comme « di... vor... cée ». Mais qui est plus responsable, elle ou ceux qui ont guidé ses premiers pas dans la foi et qui l'ont amenée dans cette galère au nom d'une soi-disant parole prophétique ?
Et cela est loin d'être un cas isolé ! Je connais plusieurs histoires comme celle-ci. Ne jugez pas ces gens, vous ne savez pas ce qui les a amenés là ! Et, surtout, vous ne savez pas comment vous auriez réagi à leur place.
A bien comprendre : sous l'ancienne alliance, les choses se passaient différemment car l'Esprit de Dieu n'avait pas été répandu. Il demeurait sur les sacrificateurs, certains rois, les prophètes. On allait consulter le prophète, que l'on appelait à l'époque le voyant (1 Samuel 9 : 9).
Mais sous la nouvelle alliance, le voile a été déchiré par Jésus, l'accès au saint des saint, au Saint-Esprit, est accessible à tous les croyants nés de nouveau. L'Esprit est leur partage.
On n'est pas supposé faire tous les séminaires à la recherche de la parole de Dieu que nous donnera le serviteur de Dieu « à la mode ». On ne consulte pas les prophètes mais on écoute les prophètes (don de Dieu pour l'Eglise !) qui vont confirmer, préciser, développer, mettre des mots sur ce que je ressens déjà à l'intérieur de moi par le Saint-Esprit.
Et, si j'estime que ce que dit le prophète « déraille », quel que soit son grand nom ou son grand ministère, je ne le suis pas dans son délire car je dépends d'un ministère plus grand encore : celui du Saint-Esprit !
Des méthodes bonnes sous l'ancienne alliance deviennent proscrites sous la nouvelle. Ce qui honorait Dieu, en termes de recherche des directions de Dieu, sous l'ancienne alliance l'irrite sous la nouvelle.
Ce qui était de la piété sous l'ancienne alliance devient de l'occultisme sous la nouvelle !
Ce qui ouvrait la porte sous l'ancienne alliance au Saint-Esprit en ouvre une à d'autres esprits sous la nouvelle. Ceux qui nous ramènent aux méthodes de l'ancienne alliance nous égarent et se trompent « d'esprit ».
Ce n'est pas toujours avec de mauvaises intentions (certains le font d'ailleurs justement pour se rapprocher de Dieu), mais ils se trompent d'alliance et nous mettent « en porte-à-faux » avec Dieu !
Il y a une règle par excellence à respecter dans le domaine prophétique. Elle est définie par Paul dans le verset suivant : « Ne méprisez pas les prophéties. Mais examinez toutes choses ; retenez ce qui est bon ; abstenez-vous de toute espèce de mal. » (1 Thessaloniciens : 5 : 20 et 21)
C'est Paul, qui était lui-même apôtre et prophète, qui nous le dit !
Deuxième extrait de mail :
« Nous venons de vivre tout ce dont vous parlez dans la lettre et bien que nous ayons dû quitter l'assemblée, nous devons encore prier aujourd'hui pour être dégagés de cette emprise. Ca commence à aller beaucoup mieux, Jésus nous bénit mais ceux qui y sont restés sombrent dans la déprime pour les uns et dans la colère pour les autres... Beaucoup n'en peuvent plus. Ils restent par peur. Il faut dire que l'excès d'autorité qui règne peut générer de la peur. Mais tout est si subtil que la plupart sont dans la confusion et la culpabilité. »
Beaucoup de nos églises « charismatiques » sont devenues des lieux dangereux. Certaines sont devenues plus dangereuses que les églises « traditionnelles ». C'est une des raisons pour lesquelles j'ai décidé un jour de cesser de juger les chrétiens d'églises traditionnelles.
On a même vu, ces dernières années, de nombreuses personnes quitter les milieux dits « libres » pour retourner dans des églises traditionnelles, dans le souci de se protéger.
La vie d'église de bien des personnes a viré au « thriller » : elles fuyaient le monde et ses oppressions, arrivées dans l'église où elles se croyaient en sécurité, elles se sont rendu compte que ce qu'elles fuyaient au-dehors les oppressait maintenant à l'intérieur.
Il en est comme dans ces films policiers où la victime, poursuivie par l'assassin, court à perdre haleine et arrive enfin toute essoufflée chez elle pour se mettre à l'abri, referme la porte avec soulagement et s'aperçoit alors que son agresseur l'a précédée dans la maison... brrrrr !
Beaucoup de dirigeants dépassent le cadre de l'autorité que Dieu leur a donnée sur le troupeau, en l'enfermant littéralement dans l'église.
Sous prétexte de la protéger, ils deviennent jaloux, agressifs, poussent leurs membres à la médisance et à l'agressivité vis-à-vis des autres chrétiens et églises. Ils les contrôlent par la peur, les menaces dans certaines situations même, ou encore par la séduction.
Et cela produit une malédiction en retour. Ces serviteurs n'ont pas réalisé qu'ils font de l'église un lieu dangereux.
Les pasteurs doivent réaliser que les gens ne sont pas leur propriété ! Dieu veut qu'on Lui rende Son Eglise et, dans ces temps, Il est prêt à mettre ton église en l'air pour que la Sienne vive !
Maintenant, il ne faudrait pas imaginer en lisant ces lignes que c'est toujours dans ce sens que les choses se passent. C'est-à-dire que ce sont toujours de « pauvres brebis » qui sont oppressées par « les méchants pasteurs ».
Il y a des pasteurs et serviteurs de Dieu qui ont tout fait pour aider les gens, ils se sont donnés spirituellement, physiquement, matériellement pour l'église. Et ce sont leurs membres qui leur en ont fait voir de toutes les couleurs.
C'est eux qui ont subi les menaces d'intimidation, la manipulation, la sorcellerie charismatique libérée à leur encontre.
Tous les pasteurs, en effet, n'entrent pas dans la catégorie à laquelle je faisais allusion plus haut, loin de là !
Nombreux sont ceux qui « n'ont pas plié le genou devant Baal » (1 Rois 19 : 18) et qui croient que ces temps ne vont pas seulement continuer à faire remonter à la surface les impuretés cachées dans l'Eglise, mais vont aussi manifester la gloire qui doit la caractériser !
Voyez-vous, face aux divisions auxquelles nous sommes confrontés il y a trois schémas généralement : le pasteur a oppressé ses brebis, qui se sont révoltées (avec raison !), les brebis ont oppressé leur pasteur qu'elles ont quitté (injustement) ou qui s'en est débarrassées (avec raison !), soit les deux parties usaient des mêmes stratagèmes qui n'avaient plus beaucoup à voir avec la direction de l'Esprit de Dieu.
Et il se produit ce contre quoi l'Ecriture met en garde dans :
On ne peut juger là aussi sans avoir vu chaque cas de plus près.
Ca peut faire peur, en effet, d'amener quelqu'un à l'église. Selon l'église, il va rencontrer tous les « allumés de service » qui vont le dégoûter en quelques semaines de la vie chrétienne, sinon de l'église locale : la soeur une telle qui va lui donner la prophétie qui tue, le frère un tel qui va lui débiter toutes ses critiques sur les uns et les autres, le responsable un tel qui va vouloir contrôler sa vie.
Il va recevoir chez lui la visite de tous les gens mal dans leur peau qui vont lui donner l'impression que l'église n'est composée que de gens qui sont « à côté de leurs souliers ».
Il aura droit aux conseils des chrétiens religieux qui vont lui imposer des fardeaux qu'ils sont incapables de porter eux-mêmes.
Nous devons garder les nouveaux venus ! Il faut que les bonnes personnes les entourent, de peur qu'ils ne se retrouvent vite entourés des mauvaises.
J'ai rencontré un jour une jeune fille qui s'était convertie à travers mon ministère : elle s'était mariée dans l'église dont j'étais le pasteur à l'époque. Elle était passée par beaucoup de problèmes dans son couple, pour en arriver à perdre de vue l'église puis à divorcer.
Elle était heureuse de me voir. Un peu gênée, elle me dit qu'elle vivait maintenant avec une personne inconvertie mais qu'elle était heureuse.
Sachant qu'elle avait souffert dans le passé, je lui demandai si l'homme avec qui elle vivait aujourd'hui était gentil avec elle. Elle me répondit : « Oui, ça n'a rien à voir avec l'autre ». « L'autre », le converti, lui en avait fait voir de toutes les couleurs jusqu'à ce que ses rêves de jeune fille et l'amour très fort qu'elle lui portait s'envolent en fumée. Que vouliez-vous que je lui dise ? « Tu vis dans le péché, repens-toi » ?!
Ce n'était pas à moi de la juger, là non plus, spécialement lorsque le témoignage que j'avais devant mes yeux était celui d'une femme qui avait gâché sa vie avec un chrétien et qui semblait mieux la réussir avec un non chrétien.
La honte n'était pas pour elle mais pour moi, le pasteur !
Qu'est-il arrivé à nombre de personnes que nous avons amenées au Seigneur, pour qui nous avons prié, pleuré, éprouvé les douleurs de l'enfantement afin de les faire entrer dans le royaume ?
Nous les avons amenées, avec logique, à l'église locale et le conte de fées a viré pour elles au « thriller ».
Je rêve d'un temps où l'église locale va redevenir un lieu où l'on est en sécurité ! Tant qu'en tant que ministère qu'en tant que brebis !
Tout ce que je dis là, en effet, n'est pas destiné à nous décourager de vivre l'église. Loin de là ! Je crois en l'Eglise et en son avenir et je crois à l'importance d'églises locales et de pasteurs avec un coeur de pasteur pour les diriger.
Je crois qu'il vaut apprendre nous-mêmes d'abord à respecter certaines règles incontournables, spécialement au niveau de la direction divine, ainsi qu'à avoir un discernement qui tire enseignement des expériences passées, pour ne pas, après avoir été affranchi par Christ, devenir de nouveau « esclaves des hommes », mais dans l'Eglise cette fois (1 Corinthiens 7 : 23).
C'est vrai, lorsque l'on vient à Christ, une merveilleuse vision de Son corps nous est communiquée par le Saint-Esprit - on croit à l'Eglise sans difficulté -, mais près plusieurs années de conversion, on a plus de mal à garder cette vision.
Néanmoins, j'encourage chacun à NE PAS CESSER DE CROIRE DANS L'EGLISE.
Et, si plusieurs ne croient plus en l'Eglise, j'ai une nouvelle pour vous : Jésus y croit toujours !
CAR IL A LA PUISSANCE DE L'AMENER A DEVENIR CE QU'ELLE DOIT ÊTRE (du moins la partie qui le voudra bien) ! Il a dit à Pierre, au sujet de l'Eglise, que... « ... les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. » (Matthieu 16 : 18)
Sachez que... toutes les erreurs, les incapacités, les maladresses, les adultères, l'abus et tous les péchés qui ont entachés l'Eglise dans les années passées... n'empêcheront pas Jésus d'avoir une Église glorieuse dans les temps à venir !