Passer de l'autre côté
Je ressens un fardeau en ce moment, qui ne fait qu'augmenter et ce fardeau a à voir avec les souffrances des gens.
Tant de souffrances nous entourent dans ce monde, mais aussi dans l'Eglise. Et, on a parfois ce sentiment d'avoir des ministères qui produisent si peu en comparaison de temps de besoins, si peu de guérisons en fonction de tant de malades, si peu de consolations en fonction de tant de blessures intérieures, si peu de miracles par rapport à tant d'anomalies, de dysfonctionnements.
J'entendais dernièrement qu'un pasteur « évangélique » s'était suicidé. Mon Dieu, quelle souffrance, quelle culpabilité a dû assaillir cet homme. Et sa femme, ses enfants, son église : quelle confusion doit les oppresser.
Cet autre pasteur super engagé que sa femme a quitté. Humiliation ! Mais qui connaît aussi la version de la femme ? Et les enfants dans tout ça ? Papa et maman servent Dieu et ils se séparent quand même !?
Avez-vous envie de faire partie des juges ? Des voix qui accusent : « S'il s'est suicidé, c'est qu'il y avait des choses qui n'allaient pas et dont il ne s'est pas repenti. », « ... il va aller droit en enfer... », « ... si sa femme l'a quitté, c'est que... », « Si elle est partie, elle est fautive... », etc., etc.
En fait, souvent on ne sait pas ! On ne sait pas ce que vivent les gens, on ne sait même pas comment on aurait réagi à leur place, dans les mêmes circonstances.
Ne devons-nous pas avoir un fardeau de compassion pour le peuple de Dieu ? Pour les églises et les serviteurs?
Oui, il y a certainement des choses qui arrivent comme des jugements de Dieu, mais pas dans tous les cas. Pour beaucoup, ils sont tombés dans les pièges du diable qui attaque avec véhémence les serviteurs et églises qui veulent marquer la différence.
La différence ??
En voyageant, je rencontre beaucoup de monde et je peux vous dire aujourd'hui : on a du mal aujourd'hui, en effet, à voir la différence entre celui qui sert Dieu et celui qui ne Le sert pas.
Non seulement on ne voit pas clairement cette différence, mais beaucoup de chrétiens passent même par des épreuves où il arrive que celui qui sert Dieu est moins béni que celui qui ne Le sert pas.
Il y a des moments où vous avez l'impression que les prières ne produisent pas d'effet. Parfois même, plus vous priez, moins ça marche ! Ce qui ne veut nullement dire que la prière ne sert pas ou qu'il faut arrêter de prier !
Mais, vous connaissez ce genre de situation où vous priez, rien ne change, vous demandez à des tas de gens de prier et rien ne change ?
Non seulement rien ne change, mais un problème continue à se greffer sur un autre. C'est humainement décourageant.
Vous avez presque envie d'appeler les gens et de leur dire : « Arrêtez de prier !!! » Bon, je le répète, ce n'est certainement pas ce qu'il faut faire, nous y reviendrons par la suite.
Il faut aussi que ceux qui ont tendance à juger les gens par rapport aux problèmes qui leur arrivent fassent attention : « Il n'a pas assez prié... il a manqué de foi... il a commis un péché... ». Toutes ces choses peuvent être une raison en effet, selon les personnes, mais c'est loin d'être le cas de beaucoup d'autres.
Et ceux qui jugent trop facilement les autres risquent d'être les prochains sur la liste des éprouvés.
Je voudrais vous dire que beaucoup de gens qui passent par de telles périodes sont loin d'être des pécheurs ou des gens qui méprisent Dieu. Beaucoup sont au contraire des gens bien, qui servent Dieu, qui payent un prix pour Le servir.
Mais le diable a un intérêt à tout faire pour stopper les hommes et les femmes qui sont appelés à faire des ravages dans son royaume. S'il le peut, il va tout faire pour leur enlever l'envie même de vivre.
Tant de chrétiens ont été malmenés par la vie ! Combien se sont levés pour servir et le diable les a fait rasseoir en détruisant leur santé, leurs finances, en frappant leurs enfants, en sapant leur moral, leur église... et, en conséquence, leurs rêves.
Plusieurs qui prêchaient la guérison divine ont été confrontés, au plus près, à la maladie, pour eux-mêmes ou pour leurs enfants. D'autres qui prêchaient la prospérité, et mettaient même en route des plans pour aider le peuple de Dieu à sortir de la misère, se retrouvent couverts de dettes.
Le diable veut empêcher les héros de Dieu de réussir et confirmer la parole de Dieu.
Sans parler de tous ces chrétiens submergés de problèmes divers qui les rendent inefficaces pour le royaume. Dès qu'ils ont voulu lever le petit doigt, l'adversaire les a accablés. Ils sont sauvés, font parti du royaume, mais ont été rendus inefficaces pour le royaume.
Bref, si vous regardez aujourd'hui dans l'Eglise, on ne voit pas beaucoup la différence entre celui qui sert Dieu et celui qui ne Le sert pas !!!!
Cri du coeur : « Seigneur, nous voulons voir la différence, clairement, entre celui qui sert Dieu et celui qui ne Le sert pas !!!!
Il y a eu, de tout temps dans l'histoire du peuple de Dieu, que ce soit chez les Hébreux ou dans l'Eglise, des périodes où pas grand-chose ne tournait normalement. L'injustice était criante hors et dans l'Eglise.
C'est quoi l'injustice ? C'est quand le méchant prospère et le juste a du mal à s'en sortir. Comme le dit la Bible au sujet d'une de ces périodes :
Il est question dans ce verset, non pas que le juste est frappé parce qu'il a fait quelque chose de mal, mais à cause de la malice, des pièges donc qui lui sont tendus par les méchants.
Que signifie passer de l'autre côté ?
« Passer de l'autre côté », c'est renverser la situation. C'est provoquer une percée dans le monde spirituel qui fait que Dieu peut secourir Son peuple comme Il le désirerait !
C'est surmonter ET VAINCRE l'oeuvre de l'adversité qui veut faire mentir le témoignage que Dieu est un Dieu bon, qui prend bien soin de Ses enfants, et rétablir la réalité ! C'est briser le pouvoir de la malédiction pour le remplacer par la bénédiction ; le pouvoir de destruction par celui de construction. Le pouvoir de maladie par celui de guérison !
C'est aider ceux qui souffrent ! Comment ? Dira quelqu'un : « Dieu ne fait-Il pas tout ce qu'Il veut ? »
Ce n'est nullement ma compréhension des choses. Si c'est le cas, si Dieu fait absolument ce qu'Il veut, alors Dieu est coupable, dans les exemples que j'ai donnés tout à l'heure et dans tant d'autres, de NON ASSISTANCE A PERSONNE EN DANGER.
Soyons clairs : si vous pouvez éviter à quelqu'un de passer par une expérience qui va le blesser, voire le détruire (ex : un viol, un crime, etc.) et que vous ne le faites pas, vous êtes coupable de non assistance à personne en danger.
Une des choses les plus stupides, et pas du tout à la gloire de Dieu, est d'enseigner que du fait que Dieu est Dieu tout ce qu'Il permet est donc Sa volonté. On voit ainsi des gens oser prêcher à des enterrements des sermons qui ont de quoi vous écoeurer de croire en Dieu : « Dieu l'a repris... Dieu a voulu que cela arrive... Dieu avait besoin de cet enfant, c'est pourquoi Il a permis qu'il se fasse écraser, etc. »
La volonté de Dieu s'accomplissait par Jésus. Jésus n'est ami ni avec la maladie, ni avec la mort. Les malades qu'Il a croisés, et qui ont cru en Lui, Il les a guéris ! Les quelques enterrements dans lesquels Il s'est trouvé, Il les a « foutus en l'air » en ressuscitant le mort !
Il voit une femme éprouvée, brisée par la vie car son fils vient de mourir, Jésus ne l'encourage pas à se résigner et accepter la volonté de Dieu. Il est ému de compassion pour elle, et animé par cette compassion, Il ressuscite l'enfant.
Face à toutes ces choses désagréables, douloureuses, déstabilisantes que nous voyons arriver au sein du Corps de Christ, nous devons apprendre à être de plus en plus des instruments dans les mains de Dieu pour renverser les situations, et les situations les plus dramatiques.
Il faut que des hommes et des femmes prennent garde à cette injustice qui fait que souvent le juste est frappé alors que le méchant prospère.
C'est sur cette constatation des Hébreux qui disaient à l'époque de Malachie :
Que Dieu donne la promesse d'un jour où on verra enfin la différence entre celui qui sert Dieu et celui qui ne Le sert pas.
Ce jour vient chaque fois que des hommes et des femmes se lèvent pour leurs frères et soeurs pour provoquer une brèche dans le monde spirituel par laquelle la puissance de Dieu peut se déverser avec une mesure supérieure qui permet de RETABLIR LE COURS DES CHOSES, selon la justice !!!
Il faut... briser le concept (primaire !) que marcher avec Dieu ne nous confronte pas, ou nous protège naturellement de l'adversité.
Lorsque Paul, sur l'île de Malte, saisit des branchages pour faire un feu, il en sort un serpent qui le mort.
Qu'a fait Paul de mal ? Il a pris des branchages afin d'aider le groupe d'hommes qui l'entoure à se réchauffer. Le raisonnement des gens dont la religion est sclérosée fut : « Cet homme doit être un grand pécheur pour qu'il lui arrive cela. »
Comme Paul, lorsque nous voulons faire bien, l'adversité veut nous arrêter, voire nous punir d'avoir voulu s'occuper d'autre chose que de notre petite poire. Mais Paul sait retourner la situation par son assurance en Christ : il secoue le serpent dans le feu. Et c'est ce que nous devons apprendre à faire.
Un jour, David revient à son campement et les Amalécites sont passés par là entre temps et ont emporté : femmes et enfants (1 Samuel 30). A vue humaine, il a tout perdu. Pourtant c'était l'homme selon le coeur de Dieu.
Il est abattu, il ne comprend pas. Et lorsqu'il cherche la face de Dieu pour savoir quoi faire, Dieu ne lui dit pas que c'est foutu ! Il ne lui met pas le doigt sur un péché particulier qu'il a commis qui a fait que c'est arrivé. Il lui dit : « Poursuis, car tu atteindras, et tu délivreras ».
En d'autres termes : Ne te laisse pas démonter! Ne sois pas fataliste ! Tu peux et tu vas renverser la situation !
L'épisode de la tempête calmée par Jésus
Pour passer à l'autre bord, il faut entamer UNE TRAVERSEE. C'est-à-dire qu'il faut couper avec des habitudes, quitter « la terre », sa zone de confort !
Il faut monter dans une barque : cette barque peut être une nouvelle vision, une nouvelle église, une nouvelle saison dans le ministère, un nouveau projet.
« Après avoir renvoyé la foule, ils l'emmenèrent dans la barque où Il se trouvait ; il y avait aussi d'autres barques avec Lui. »
On est rarement seul dans la barque. On s'y retrouve avec d'autres personnes, car notre destinée est liée à la destinée d'autres personnes et ministères.
« Il s'éleva un grand tourbillon, et les flots se jetaient dans la barque, au point qu'elle se remplissait déjà. »
Le fait qu'on soit dans le plan de Dieu ne va pas empêcher la tempête de se lever. A la rigueur, elle va se lever justement parce qu'on est dans le plan de Dieu. Ces disciples dans la barque ne se prenaient pas une tempête « sur le nez » parce qu'ils avaient fait quelque chose de mal.
C'est même tout le contraire : ils se retrouvaient au milieu de la tempête parce qu'ils avaient choisi d'être et d'aller avec Jésus.
Après tout, c'est Lui qui leur avait dit : « Passons à l'autre bord. »
Lorsque Pierre a voulu marcher sur l'eau au commandement de Jésus, le vent s'est mis à souffler plus fort.
On ne passe pas à l'autre bord sur une mer d'huile tout le long.
« Et Lui, Il dormait à la poupe sur le coussin. Ils Le réveillèrent, et Lui dirent : Maître, ne t'inquiètes-Tu pas de ce que nous périssons ? »
Dieu ne s'inquièterait-Il pas quand nous sommes dans une situation où nous périssons (sujet d'un autre message) ? Le fait qu'Il semble dormir parfois, lorsqu'aucune réponse ne nous parvient du sein de nos souffrances, veut-Il dire qu'Il s'en moque ou qu'Il n'a pas de solution pour nous ?
Ca peut sembler à vue humaine, mais ce n'est certainement pas le cas !
D'ailleurs, Jésus ne laisse pas la barque couler, que je sache :
« S'étant réveillé, Il menaça le vent, et dit à la mer : Silence ! Tais-toi ! Et le vent cessa, et il y eut un grand calme. »
Il leur explique alors, en d'autres termes, qu'ils doivent apprendre à libérer la puissance par eux-mêmes (façon de parler : disons par le Saint-Esprit) : « Puis Il leur dit : Pourquoi avez-vous ainsi peur ? Comment n'avez-vous point de foi ? »
Oui, d'après Jésus on doit pouvoir vaincre la peur ! On doit pouvoir libérer une foi qui produit des résultats puissants. Et cela du sein même de la tempête. Ce n'est pas une remarque accusatrice, c'est un enseignement !
La tempête, envoyée par l'adversaire, a justement pour but de créer en nous la peur, de nous paralyser de peur, de nous rendre incrédules, de nous voiler la possible arrivée à un autre bord.
« Ils furent saisis d'une grande frayeur, et ils se dirent les uns aux autres : Quel est donc celui-ci, à qui obéissent même le vent et la mer ? »
Il faut que se lèvent des hommes et des femmes qui apprennent à changer le cours des choses, à qui obéissent le vent et la mer !
Il nous faut cela pour aider l'église à passer à l'autre bord.
Passer de l'autre côté pour les autres
Il faut que se lèvent des hommes et des femmes qui vont se tenir dans la barque, comme Jésus, pour SAUVER la vie, la santé des autres et pour leur permettre d'arriver de l'autre côté sans couler. « L'autre côté », c'est une place pour la manifestation d'UNE PLUS GRANDE AUTORITE.
Après l'épisode de la tempête et avoir abordé de l'autre côté, intervient l'épisode de la délivrance de l'homme de Gadara.
Cela est significatif !
Comme les Hébreux à l'époque d'Esaïe, l'Eglise aujourd'hui correspond à cette définition du prophète :
Il est dit qu'il n'y a personne qui dise : « Restitue ! » On pourrait dire : Il n'y a pas grand monde qui a beaucoup de résultats en libérant leur autorité.
Passer de l'autre côté, c'est aller chercher pour les autres les bénédictions dont ils ont besoin et qu'ils n'arrivent pas à saisir.
Il faut que se lèvent des hommes et des femmes qui exercent une plus grande autorité pour lier celui qui, d'après:
Rappelez-vous ces situations où rien de veut bouger !
Il faut qu'il se lève une catégorie de serviteurs et de servantes de Dieu qui vont faire une percée, qui vont passer de l'autre côté pour les autres, après avoir calmé leurs tempêtes !!!
Oui, Dieu m'a dit au sujet de Julia et moi : « Je veux que vous fassiez partie, et apportiez votre part, à un mouvement de l'Esprit que Je suscite qui permettra à l'Eglise de « passer de l'autre côté », afin que s'accomplisse ce passage de l'Ecriture :
Cette parole, Il l'adresse à d'autres !!!
Ce qui est de l'autre côté...
Je ne sais pas pour vous, mais face à toutes ces souffrances la guérison même ne me suffit plus. Aussi importante soit-elle.
Je veux voir LE MIRACLE se manifester comme jamais auparavant : le DON de miracle ou la libération du miracle par le DON DE FOI.
Passer de l'autre côté, c'est-à-dire arriver à une autre saison pour l'Eglise pour juste voir quelques guérisons de plus ne m'intéresse absolument pas. Car les souffrances du monde et dans l'Eglise ne peuvent être contrebalancées par quelques guérisons.
D'ailleurs, Dieu a beaucoup plus en réserve pour nous. Quand je dis « en réserve » c'est littéralement.
Une femme de Dieu qui a vu le ciel, Marie Baxter, y a vu des stocks où il est pourvu pour les guérisons, les miracles, la bénédiction matérielle, etc, dont nous avons besoin. Un homme de Dieu, Robert Liardon, enlevé aussi au ciel lorsqu'il était enfant y a vu une salle pleine de membres, de parties de corps. Il lui fut dit que c'était pour ceux qui en avaient besoin sur terre.
Ce qui est de l'autre côté vaut le coup.
J'ai ce sentiment aujourd'hui de pousser un mur qui recule et de faire tranquillement une percée.