Un petit avis personnel, en tant que ministère itinérant, vis à vis de ce que j'appelle "la mode des titres". Il y a ce passage, dans Apocalypse 2 : 2, qui parle des gens QUI SE DISENT “apôtres” et qui ne le sont pas

Ce passage pourrait très bien s'adapter à notre époque où il y a comme “une mode” qui s'est répandu dans le monde évangélique : la mode des titres. Et ceux “d'apôtres” et de “prophètes”ne sont pas des moindres. Surtout parmi nos frères et soeurs africains : ils sont submergés de “prophètes”, “apôtres”, “bishops”, etc., mais ce n'est pas qu'eux. La recherche des titres est une expression très répandue à ce jour dans plusieurs milieux. On donne de l'apôtre et du prophète à tout va. 

Je tiens à préciser que je crois à l'importance que se lèvent, aujourd'hui plus que jamais, des gens qui ont véritablement un appel d'apôtre, de prophète ou d'un des cinq ministères que Dieu a donné à Son Eglise pour la bâtir selon Ephésiens 4. J'estime même que mon épouse et moi-même exerçons deux ministères qui entrent dans cette catégorie. Il faut qu'une personne qui est appelé à un ministère sache, à un moment donné, précisément quel est son appel, et puisse dire, si on le lui demande, quel il est. De là à exiger d'être appelés par son titre, comme c'est devenu très courant, permettez-moi de vous dire que je trouve cela... assez... ridicule ! Je n'imagine pas Timothée s'adresser à Paul en disant : “Apôtre Paul, qu'est-ce que tu penses de...”. Le fait que Paul introduit ses épîtres en appuyant sa fonction d'apôtre ne veut pas dire qu'il exigeait, dès lors, que tout le monde l'appelle “apôtre”. Tout au long des Actes, lorsqu'il décrit ses périples, Luc ne l'appelle pas l'apôtre “Paul” mais “Paul” et lorsque Paul s'adresse à Timothée il ne l'appelle pas “bishop Timothée”. 

Alors, je ne suis absolument pas en train de dire que toute personne qui est entré dans ce “système”, parfois imposé par le milieu où on évolue, est un faux apôtre ou prophète. Loin de là ! Plusieurs sont des vrais... même si je pense qu'ils sont une minorité ! Simplement cet amour du titre fait partie des signes inquiétant et parfois avant-coureur de déviation.

Jésus a dit des pharisiens :

“...ils aiment à être salués dans les places publiques, et à être appelés par les hommes Rabbi, Rabbi.” (Matthieu 23 : 7)

Il y a certains milieux où il règne un véritable irrespect du serviteur de Dieu et cette attitude ne peut certainement pas apporter la bénédiction. Il y en a d'autres où c'est tout le contraire : le serviteur est tellement mis en avant qu'il devient presque une idole et n'y a plus de place pour les autres. Et qu'on lui donne ou qu'il exige qu'on lui donne continuellement du "apôtre" ou du "prophète" ne fait que acerber les choses. Un équilibre est à trouver !

Plusieurs n'aimeront pas ce message car tout ce qu'ils ont toujours voulu c'est d'avoir un titre qui les met en valeur par rapport aux autres. Or, le ministère c'est autre chose que les titres ! Le ministère ce n'est pas chercher à s'élever pour être servi, c'est s'abaisser pour servir. C'est toute la conception du ministère qui doit être revue chez certains.

Lorsque vous êtes sur de votre identité et appel, vous n'avez pas besoin que soit claironné à chaque coin de rue qui vous êtes et quelle est votre fonction. Souciez-vous de vivre ce que vous êtes plutôt que de le proclamer à droite et à gauche ! Je vous encourage à ne pas donner tant d'importance aux titres. Il vaut mieux que les gens en sachent moins sur vous et en découvrent plus par la suite que le contraire. Quand on met l'accent sur le titre on risque vite d'être en contradiction par l'exercice d'un ministère qui n'y correspond pas. Par contre, quand on a vraiment reçu un appel de Dieu, et qu'on l'exerce selon les règles il apparaîtra naturellement évident, à un moment donné, qu'il correspond à un titre précis.

Si vous êtes appelés à servir Dieu, un conseil.. "ne suivez pas les modes" ! Et surtout pas celle là. Ca sera une belle façon de vous démarquer et de prouvez que vous n'avez pas besoin de ça pour exister !!!