Les choses ne correspondent souvent pas à la réalité - Julia Payan
Les choses ne correspondent pas toujours à la réalité, pas plus que les obstacles sur notre chemin, et il est facile d'amplifier certains problèmes, à la grande joie de notre adversaire qui les a mis sur notre chemin dans ce but précis.
Pour imager cela une petite histoire, très simple, de la vie de tous les jours que je partage avec vous.
C'était il y a quelques jours, je venais de faire le pas d'acheter du carrelage pour la terrasse de ma maman. J'avais demandé à ce que ce matériel, avec le ciment et la colle nécessaire, me soient livrés deux jours après.
J'avais dû faire plusieurs démarches au magasin pour obtenir ce que je voulais et j'étais fière de moi, j'avais assuré.
Le jour supposé de la livraison, le magasin me téléphone disant qu'ils ont regardé sur la carte comment se rendre chez nous, et que vu la grosseur du camion avec sa grue et le poids du matériel, il ne leur était pas possible de prendre le chemin qui mène à notre maison sans autorisation spéciale de la mairie de ma commune. Ça se compliquait. Ils annulaient la livraison.
Au téléphone le gars me dit quelque chose comme : « Vous réalisez tout ce qui doit être livré, ça représente du poids, on peut pas le faire avec un petit camion ».
Et c'est marrant, à l'écoute de ses paroles ce camion a commencé à devenir, plus gros que ce que je l'imaginais au départ.
Je téléphone donc à la mairie et demande à avoir une autorisation. On me dit de revenir le lendemain et qu'on va voir s'il est possible de me la faire si rapidement.
Là encore, plus je m'investissais dans ces démarches, plus j'avais l'impression que je demandais une autorisation pour un engin énorme.
Arrivé chez moi, mon frère, chez qui le même processus mental semblait s'être enclenché, me demande : « Tu penses que le camion va passer par le portail ? »
Si le camion ne passait pas par le portail, je serais vraiment embêtée.
Le lendemain matin, j'ai les papiers de la mairie dans mes mains – merci seigneur. Le chauffeur faisant la livraison, pour être sur d'être dans la légalité, n'accepte de monter jusqu'à chez nous que si je lui amène les papier en bas du chemin.
Ce que je fais.
Et là je vois un camion qui n'a rien de plus gros que beaucoup de camions que je vois régulièrement emprunter le chemin pour aller livrer d'autres maisons du quartier.
Le dit camion passe sans problème le portail et commence à décharger deux palettes dans un coin de notre parking, avec sa grue, qui n'est pas si grande non plus, avec une aisance et une rapidité inattendues.
Quand je réalise que c'est déjà fini, j'ai le réflexe de me dire “ça peut pas être aussi simple” et je me vois demander au chauffeur si je lui dois quelque chose en plus (alors que je savais bien que j'avais déjà payé). Ce à quoi il me répond : “Non, tout est déjà réglé ! Au revoir !”
Mon mari, après m'avoir vu donner ces coups de fil et faire ces démarches, ne se presse pas de sortir de son bureau, car il se dit qu'un gros camion comme celui qu'on attend, va bien passer une demi-heure à manoeuvrer dans le parking et à décharger son imposante cargaison.
Et voilà que, quand il sort du bureau, pour voir comment ça se passe, il s'étonne d'apprendre que le camion a déjà déchargé et est déjà reparti.
Notre réaction à tous les deux : « Ah bon ce n'était que ça ! C'était bien rapide. Tant mieux d'ailleurs !»
On en rit ensemble plus tard dans la voiture et je lui dis : « il faut écrire cette anecdote dans un message ».
Pourquoi ? Qu'a de si spirituelle cette expérience ?
Elle nous enseigne que beaucoup de petits problèmes, liés à notre vie de tous les jours, se retrouvent souvent surdimensionnés par deux ou trois facteurs seulement, comme le fait que les choses ne se passent pas exactement comme on l'avait prévu, de devoir s'y reprendre à deux fois, et ensuite l'écoute des paroles des uns et des autres.
Lorsque l'on s'implique dans une situation, sans prendre suffisamment de recul, une chose peut sembler beaucoup plus imposante que ce qu'elle est vraiment.
Le fait qu'on m'ait mentionné que le camion pesait lourd, une tonne six, avait été interprété dans ma tête comme quoi il était très grand. Ce qui n'avait jamais été dit.
Je ne savais plus combien de palettes correspondaient à ma commande, mais j'en imaginais, de ce fait, beaucoup plus que deux.
Votre imagination est facilement nourrie proportionnellement aux efforts que vous faites pour régler un problème. Puis elle est nourrie par les réflexions des uns et des autres. Pourtant, en fin de course, la réalité n'a rien d'impressionnant.
Nous devons réaliser que si l'adversaire s'efforce de semer sur notre chemin des embûches (bien plus importantes que retarder une livraison évidemment) et des paroles, c'est pour faire travailler notre imagination à son avantage !
Nous devons donc apprendre à contrôler cette imagination, afin de ne pas se laisser impressionner et permettre à nos épreuves d'avoir sur nous un pouvoir qu'elles n'ont pas dans la réalité.
Il y a des problèmes qui paraissent plus lourds que d'autres, c'est vrai ; comme pour notre camion. Et leur apporter une solution ne se fait pas aussi rapidement que ce qu'on le voudrait, mais ce n'est pas pour autant qu'il faut se laisser aller à imaginer qu'ils sont énormes et que les résoudre sera au prix de notre « portail défoncé ».
Peut-être êtes-vous confronté à ce genre de situation - en bien plus sérieux...
Sachez que vous est moi avons déjà reçu des autorisations du trône de la grâce pour être secourus dans nos besoins.
Ces autorisations sont efficaces quand on reste dans une attitude de confiance, c'est à dire de foi.
Le passage de Hébreux 11 : 1, bien connu, sur la foi, peut en effet se traduire, d'après une version amplifiée, par : « La foi est le papier qui nous donne légalement le droit de posséder les choses que l'on espère posséder ».
Ensuite, le diable veut nous faire sentir que nous sommes toujours redevable de quelque chose, comme moi dans le parking, c'est pourquoi n'oubliez pas que : "Tout est déjà réglé... par Jésus” !