Bons et mauvais bergers

On parle régulièrement, et souvent avec raison, de ces « méchants pasteurs » qui abusent du peuple, le manipulent, empêchent les gens de se lever dans leur appel et même, pour certains, qui lui prennent tout son argent. 

Il n'en manque pas malheureusement et, si vous avez lu mes articles, vous savez que je ne les apprécie nullement. Mais il est important de parler aussi de ces bons pasteurs qui cherchent à servir Dieu et les autres de tout leur coeur, mais qui ont affronté toutes les tempêtes que les hommes – souvent les membres de leur propre Eglise - ont libérées contre eux. Je le sais parce que j'en rencontre presque chaque week-end. Ces pasteurs qui ne manipulent personne, mais que l'on essaye de manipuler continuellement. Ces pasteurs qui ne cherchent à oppresser personne, mais que l'on oppresse continuellement. Ces pasteurs qui ne médisent pas sur les autres, mais que l'on critique sans cesse. Ces pasteurs qui ne demandent qu'à donner des responsabilités mais doivent souvent s'en mordre les doigts une fois qu'ils l'ont fait. Ces pasteurs qui travaillent dur, au point de s'épuiser et y laisser leur santé pour certains, sans que grand monde ne les soutiennent financièrement (comme dit de le faire l'Ecriture !). Ils existent et ils sont nombreux !

Si nous devons avoir la vision d'une Eglise dans laquelle les gens sont encouragés à se lever pour servir dans l'appel et les dons que Dieu leur a donnés, il ne faut pas se voiler la face pour autant, le gros des problèmes d'une Eglise commencent également une fois qu'on commence à distribuer des responsabilités. Beaucoup de pasteurs dont on dit aujourd'hui qu'ils ne semblent pas savoir répartir les responsabilités sont des gens qui ont tout fait, dans le passé, pour encourager les gens à se lever et pour déléguer. Or, premier point : la majorité des gens à qui vous déléguez quelque chose ne persévère pas longtemps, ou laisse tout tomber dès la première épreuve dans cette responsabilité. Résultat le pasteur doit reprendre derrière et se retrouve dans une situation pire que s'il n'avait pas délégué. D'autres se lèvent, mais par amour d'un titre, d'une place ou même du seul désir de briller. Quand vous placez des responsables, cela devient vite le combat des chefs si les gens ne sont pas assez matures. D'autres se lèvent pour manipuler le pasteur, quand ce n'est pas pour prendre sa place. Quand vous ouvrez la porte pour que tout le monde prophétise (ce qui est tout à fait biblique et à rechercher) vous vous retrouvez avec toute une catégorie de personnes qui, permettez-moi l'expression, racontent beaucoup d'idioties qu'ils agrémentent de « Dieu m'a dit » ou de « Dieu m'a montré ». Ce qui créé plus de confusion que si personne ne prophétisait. D'où vient le problème ? Et que faire ? Encourager les gens à se lever est une chose, mais demande un état d'esprit : de se lever dans l'humilité et avec un esprit de service et de persévérance. Si ces conditions ne sont pas remplies par la personne qui se lève, elle va créer plus de problèmes qui si elle ne se levait pas. Le ministère de pasteur est un appel glorieux, mais très ingrat. J'y reviendrai dans un autre message. On doit vraiment discerner entre les mauvais bergers qu'on ne doit pas laisser nous manipuler et les bons qui, s'ils avaient été mieux entourés, de gens plus humbles et plus matures, auraient vraiment réussi à développer la vision que Dieu leur avait donnée.

Si vous avez souffert entre les mains d'un mauvais berger, ne partez pas du principe que "tous les pasteurs sont les mêmes", comme disent certains. Car ce n'est pas vrai ! Cherchez plutôt un bon berger auprès duquel vous tenir. Ne faites pas payer aux bons ce que les mauvais vous ont fait. Les bons bergers ont pour mission de vous rendre la vie plus facile, mais ils ont aussi besoin d'hommes et de femmes qui se tiennent à leur côté pour leur simplifier la vie et le ministère.