Un autre fils perdu
Cette merveilleuse et incontournable parabole de l'enfant prodigue a touché et amené au salut tellement de vies. J'en fais partie !
Dans l'étude de cette péricope, le fils cadet « vole encore la vedette » (on parle plus de lui) au détriment du fils aîné.
Dans le cadre de cette méditation, nous allons faire un « zoom » sur ce dernier (le fils aîné).
Sa vie et son attitude révèlent au moins trois défaillances :
1. Absence de rapport avec son jeune frère
Pour des auditeurs ou lecteurs familiers à la réalité du Proche-Orient Ancien, on peut s'étonner que le fils aîné n'ait entrepris aucune démarche ou médiation pour essayer de dissuader son jeune frère.
Son silence est peut-être voulu par le narrateur pour accentuer la confrontation plus tard. Ceux qui veulent compter sur leurs œuvres pour être justifiés (les pharisiens) et ceux qui comprennent leur filiation comme une grâce (vous et moi, considérés comme des pécheurs).
Ce fils aîné ne peut se réjouir et fêter le retour de ce « fils à papa ». Il dit à son père : « quand ton fils est arrivé ». Il ne parle même pas de lui comme étant son frère.
Quand nous ne pouvons pas nous réjouir avec nos frères et sœurs qui témoignent de la faveur de Dieu, il y a forcément un problème.
2. Une mentalité de serviteur
À la différence de son petit frère qui, même dans la déchéance, sait reconnaître qu'il y a plusieurs serviteurs dans la maison de son père, ce fils aîné se plaint d'avoir servi son père (comme un esclave selon le verbe utilisé) pendant plusieurs années et que ce dernier ne lui a jamais donné, même un chevreau, pour festoyer.
Ce fils était dans la maison mais il avait une mentalité de serviteur-esclave. Il était aussi perdu.
Le père a dû sortir une deuxième fois pour que cet autre fils rentre à la maison. Plusieurs chrétiens qui s'appuient sur le faire pour plaire ou mériter quelque chose de la part de Dieu sont souvent frustrés de voir le rayonnement de ceux qui connaissent leur identité en Christ et qui comprennent que tout n'est que grâce.
3. Il ne connaissait pas ses droits et privilèges
Avait-il oublié qu'en tant que fils aîné, il avait droit à deux tiers (une double portion) de l'héritage ?
Étant donné que le fils cadet avait déjà reçu sa part d'héritage, tout le reste lui revenait mais il attendait que le père lui donne un petit quelque chose pour le récompenser.
Le père « ouvre ses yeux » sur cette vérité : « Mon enfant, lui dit le père, tu es toujours avec moi, et tout ce que j'ai est à toi. »
Les serviteurs et les héritiers encore enfants attendent que le Père céleste leur donne, les fils matures prennent possession de leur héritage.