La vision

La vision que nous recevons pour notre vie dépend du plan que Dieu a pour nous. Chaque vision est unique car Dieu a un plan différent pour chacun d'entre nous. Elle nous est propre et parfois, il y aura des personnes qui ne seront pas d'accord avec la nôtre. Mais qu'importe, nous appartenons à Dieu, il est le chef et nous devons tout faire pour suivre sa voie. Certains sont des visionnaires dans le monde matériel et d'autres sont des visionnaires dans le monde spirituel. Pour comprendre la vision de Dieu pour notre vie, nous devons regarder avec des yeux spirituels et regarder vers l'avenir car une vision se projette toujours dans le futur. La vision est ce que Dieu nous appelle à vivre dans l'avenir.

Lorsque Jésus posa cette question à l'aveugle : « Que veux-tu que je te fasse ? », il lui répondit : « Que je recouvre la vue ! ». Le simple fait de voir est essentiel dans notre vie de tous les jours et combien cela est terrible d'être aveugle. Il en est de même dans le domaine spirituel : Dieu nous ouvre les yeux afin que nous puissions clairement distinguer la vision qu'il a pour notre vie. Et le fait de ne pas connaître cette vision fait de nous des aveugles.

Sortir de l'aveuglement

Face à l'aveugle, les disciples réfléchissent et cherchent à savoir pourquoi cet homme est aveugle, quelle en est la raison : « Est-ce lui ou ses parents qui ont fauté ? ». En agissant ainsi, ils se focalisent sur le problème alors que Jésus est venu pour apporter des solutions et libérer les personnes. Quand quelque chose ne va pas, bien souvent nos regards se focalisent sur le problème et la seule chose que nous voulons savoir est : « Qu'est-ce que j'ai fait pour qu'il m'arrive cela ? ». Mais rechercher la cause de nos problèmes, c'est polluer nos pensées ; de plus, nous étouffons notre foi. Chercher à comprendre la cause d'un problème ne le résout pas ; la solution se trouve en Christ en qui nous devons nous confier pour qu'il nous libère.

Face à des problèmes qui touchent la psychologie, beaucoup cherchent à expliquer la cause de leur malaise en pensant que s'ils arrivent à l'expliquer, ils en seront libérés. Mais sachez qu'il n'y a que Dieu qui peut guérir les blessures de l'âme et du coeur et libérer les personnes de ce fardeau. Et il le fait sans que nous ayons besoin d'en comprendre la cause. Jésus n'a pas eu besoin d'expliquer la cause de la cécité pour guérir l'aveugle. Il a répondu à sa foi ! Vouloir tout expliquer empêche l'action de Dieu et paralyse le chrétien : il ne peut pas entrer dans sa destinée.

La peur est un autre frein à cette destinée. Elle touche beaucoup de chrétiens qui hésitent à aller de l'avant et qui préfèrent rester dans l'immobilisme. Plutôt que de prendre des initiatives et de se jeter à l'eau, la peur les paralyse. Ils regardent à leurs incapacités, à leurs blocages... ils regardent tellement à eux qu'ils oublient que Dieu est tout puissant et qu'il peut briser toutes les chaînes. Au lieu de glorifier Dieu, ils glorifient leurs peurs. La peur mène davantage l'homme dans une prison que dans la liberté de Dieu. De la même manière, le manque de vision paralyse.

Une Eglise sans vision ne peut pas aller de l'avant et finit par tourner en rond. Elle fait une chose, puis refait la même chose, puis encore la même chose mais elle n'avance pas. C'est un éternel recommencement. Le passé est sa référence et elle s'efforce de garder les mêmes pratiques. Or l'Eglise d'hier n'est pas celle d'aujourd'hui, et celle d'aujourd'hui n'est pas celle de demain. Nous ne devons pas hésiter à réfléchir à de nouvelles choses ni à rechercher la vision que Dieu a pour son Eglise afin qu'elle puisse répondre aux attentes de notre société. L'Eglise doit pouvoir répondre aux questionnements de ce monde, au risque de voir se creuser un fossé entre elle et la société, ce qui éloignerait encore davantage les personnes de Dieu.

Nous ne devons pas rester figés sur notre éducation ni sur notre enseignement mais rechercher la vision de Dieu pour son Eglise actuelle. Si Dieu innove, nous ne devons pas avoir peur de dépasser nos anciens principes pour évoluer. Une personne spirituelle doit savoir évoluer en même temps que Dieu.  Ce n'est pas cette attitude qu'ont eue les disciples : ils n'ont pas regardé d'une manière spirituelle, ils n'ont pas cherché à savoir quel était le désir ni la vision de Christ pour cet aveugle, ils se sont uniquement focalisés sur son péché. Voici une nouvelle formidable: Dieu ne se focalise jamais sur les problèmes. Il regarde toujours à la solution parce qu'il est la solution.

Pour Jésus, l'essentiel n'était pas d'expliquer le problème de cet aveugle, mais de manifester la lumière tant qu'il fait encore jour. Et chacun de nous est là pour manifester la lumière de Christ autour de lui, pour proclamer au monde que Dieu est la solution. Cette société a tellement besoin d'entendre cette Parole de réconfort ; ces âmes captives ont tellement besoin de voir la lumière de Christ pour chasser les ténèbres de leur vie. Et nous sommes ces messagers de la lumière de Dieu. Notre erreur est que bien souvent nous prenons le problème dans le mauvais sens : plutôt que de regarder à tout ce que Dieu peut faire en nous, nous nous focalisons sur nos incapacités et sur nos faiblesses. C'est comme l'histoire du verre à moitié vide et à moitié plein : nous regardons à ce que nous ne pouvons pas faire plutôt qu'à ce que Dieu peut faire.

Face à cette situation, nous pouvons avoir deux attitudes opposées : l'une nous paralyse et l'autre nous libère. À nous de choisir celle que nous voulons adopter. Qu'est-ce qui est le plus important ? Que nous restions paralysés pas nos doutes ou que nous rentrions dans la vision de Dieu ?

La vision de Dieu pour son Eglise se manifeste dans la mission que Jésus a confiée à ses disciples : allez de par les nations pour annoncer l'Evangile afin qu'une multitude d'âmes soit sauvée. C'est une mission formidable. Alors attention car face à un tel défi, il est facile de se décourager : « Comment faire pour parler de Dieu ? Comment toucher cette société ? ». Mais savez-vous à quoi mènent de tels doutes ? À ne rien faire ; et en finalité la vision de Dieu ne s'accomplit pas. 

Par contre, si nous décidons d'accomplir cette mission en collaborant avec Dieu et en comprenant que c'est lui qui fait le travail et que nous sommes seulement des instruments entre ses mains, alors nous pouvons porter du fruit. Et même si ce n'est pas facile de parler de Dieu, même si nous nous sentons faibles, nous le faisons et Dieu donne la victoire. La société a soif de Dieu !

Les voisins

Le passage dans Jean 9 v.8 à 14 nous parle des voisins. Ce sont ceux qui dirent : 

Quelle est l'attitude des voisins vis-à-vis de cet homme ? Ils vont regarder premièrement à sa cécité. Sachez que les voisins sont les premiers à nous rappeler nos faiblesses. Ils pensent que nous n'évoluons pas et que nous ne pouvons pas changer. Ils ne comprennent pas que nous puissions être une nouvelle personne, transformée par la main de Dieu. Les voisins nous ramènent toujours à nos faiblesses passées : « Mais tu étais mendiant... Tu étais aveugle... Comment cela est possible que tu aies changé ? ».

La même chose est arrivée à Jésus : lorsqu'il est allé à Nazareth, son village natal,  pour prêcher la Parole de Dieu, les gens le regardaient et disaient : « N'est-ce pas là le fils de Joseph le charpentier ? ». Ils continuaient à voir Jésus comme l'enfant qu'ils avaient vu grandir. Mais cette attitude empêcha les miracles de Dieu de se manifester parce que les personnes étaient restées figées sur leur vision passée.

Nous devons veiller à ne pas avoir ce même regard d'incrédulité envers les personnes qui nous entourent : « Tu crois vraiment que cette personne peut devenir Pasteur ? J'ai connu l'Eglise avant elle. Tu penses vraiment que cette personne a les capacités d'oeuvrer pour Dieu ? Quand je l'ai connue, elle chantait à peine les louanges à Dieu ». Cette attitude nous empêche de voir le potentiel que Dieu a mis dans ces personnes et fait de nous des freins plutôt que des soutiens.

Les voisins étaient figés et cela a fait qu'ils n'ont pas vu la vision que Dieu avait pour cet aveugle. De même, vous devez faire attention lorsqu'autour de vous quelqu'un essaye de mettre en doute vos capacités ou votre travail pour Dieu : bien souvent c'est qu'il est trop aveugle pour voir le potentiel que Dieu  a mis en vous et la vision qu'il vous a donnée.

Parce que les personnes ne changent pas elles-mêmes, alors elles pensent que les autres aussi ne changent pas. Mais c'est faux car avec Dieu nous sommes tous appelés à être transformés.

Les pharisiens

Les pharisiens sont très légalistes, et nous pouvons retrouver encore ce légalisme chez certains chrétiens de nos jours. D'après eux, pour être un bon chrétien, il faut respecter telle règle, telle règle et encore telle règle. Et le moindre petit oubli fait de la personne un mauvais chrétien. Peu importait aux pharisiens que Jésus ait guéri un aveugle, ils se focalisaient uniquement sur le fait qu'il n'avait pas respecté la règle du Sabbat. Mais en voulant trop suivre les règles, les pharisiens en oublient le message même de Dieu : libérer et guérir. Et cela les empêche de recevoir la bénédiction de Dieu.

Combien je peux voir de chrétiens qui gâchent leur vie et celle de leur entourage parce qu'ils vivent dans la lettre, c'est-à-dire la stricte application des règles, et que cela les empêche de vivre dans l'amour et dans la grâce. Ils sont prisonniers des règles et cela restreint énormément leur ouverture d'esprit. Si bien qu'ils peuvent être devant la bénédiction de Dieu et la refuser sous prétexte qu'elle ne respecte pas la loi. C'est ce que firent les pharisiens qui préféraient respecter le Sabbat plutôt que de guérir un aveugle. Le danger d'un tel légalisme est qu'il restreint tellement notre champ de vision que nous ne voyons plus quels sont les désirs de Dieu ; cette façon de penser nous empêche de voir distinctement quelle est la vision de Dieu pour notre vie.

Dieu ne nous demande pas d'être des créatures parfaites ni de vivre loin du monde pour éviter d'être atteints par son imperfection. Au contraire, il nous appelle à être des lumières dans le monde, à aller vers lui pour lui annoncer la bonne nouvelle de l'Evangile. Acceptons sans condition la grâce de Dieu. Est-ce si difficile d'accepter la bénédiction ? Est-ce si difficile d'accepter la guérison par les meurtrissures de Jésus ? Est-ce si difficile d'accepter le pardon de la croix ? Est-ce si difficile de vivre dans la grâce ?

Vivons la bonté de Dieu et arrêtons de nous mettre des barrières inutiles, Il nous aime. Il est un Dieu de grâce et son désir est que nous soyons épanouis ; il veut que nous nous sentions bien dans notre peau. Il veut que nous soyons heureux dans notre travail, dans notre foyer, dans nos activités... Dieu n'est pas là pour mettre une chape sur notre vie ni pour nous dire : « Si tu ne fais pas cela, tu n'auras pas la récompense ! » ; nous n'aimons pas le père fouettard mais Jésus, la manifestation de la grâce de Dieu. Jésus est venu sur terre pour répandre l'amour et la grâce de Dieu. Il est venu pour nous aider à rentrer dans une nouvelle dimension, celle de la vision de Dieu. Ainsi nous devons nous efforcer de sortir de cet esprit de paralysie qui empêche l'action de Dieu dans notre vie.

Les pharisiens sont également là pour diviser : ils critiquent et plutôt que de se réjouir d'un bienfait, ils voient le mal : « Pourquoi as-tu fait cela ? Ce n'est pas bien ! ». Ce sont des paroles que nous pouvons entendre dans la bouche de certains chrétiens pharisiens. Ils sont toujours prêts à juger la vie des autres, et lorsque vous regardez à la leur, vous vous rendez compte que ce n'est pas mieux. Mais la Parole nous appelle à mettre les bontés de Dieu devant nos yeux. Apprenons à regarder à tout ce que Dieu fait de bon et laissons le mal de côté, c'est un poison pour notre pensée.

La foule

La foule est incrédule : il lui faut toujours des preuves et elle ne croit que ce qu'elle voit. L'esprit de la foule dit : « Comment cela est-il possible ? Comment va-t-on pouvoir rentrer et accomplir cette vision ? ». Quand vous avez un projet dans votre vie, il y a toujours des personnes qui vous font douter : « Comment vas-tu faire pour acheter cette maison ? Es-tu sûr d'avoir les compétences pour cet emploi ? ». Le danger est que si vous écoutez ces personnes, si vous portez crédit à ce qu'elles vous disent, alors vous vous découragez et vous ne faites plus ce que vous avez prévu ; vous abandonnez vos projets et vous stagnez.

Il en est de même dans une Eglise ! Dès que vous parlez de grands projets pour Dieu, il y a toujours des personnes qui viennent vous voir pour vous dire : « Une grande Eglise pour Dieu ? Mais tu sais que cela coûte cher ! Et puis ce n'est pas facile de trouver des locaux à Marseille... ». Mais ces paroles font douter et peuvent même empêcher la vision de Dieu de s'accomplir ! Dieu désire nous bénir, mais si nous n'y croyons pas, Dieu ne fera rien pour nous.

Face à l'incrédulité de la foule, comment ont réagi les parents ?

Les parents sont craintifs : ils prennent de la distance avec ce qui s'est passé. Plutôt que d'exulter de joie et d'expliquer à tous que leur enfant a miraculeusement été guéri, ils sont hésitants et n'osent pas parler ; quel dommage ! Réjouissons-nous de tout ce que Dieu peut faire, même si les gens ne sont pas d'accord ! Cet homme était aveugle, tous les jours il devait s'abaisser à demander l'aumône, et Jésus l'a guéri ; n'est-ce pas merveilleux ? Pourquoi toujours regarder avec l'esprit humain alors que la solution est là, devant vos yeux : la croix. Elle manifeste la victoire de Christ sur toutes vos difficultés. Elle apporte la lumière dans votre vie et éclaire le chemin que Dieu a tracé pour vous.

Prière : Seigneur, je te rends grâce pour ta Parole. Visite-nous et libère-nous de ces esprits tortueux qui nous empêchent de voir ta gloire. Libère-nous du poids des paroles des « voisins » qui ne voient que nos incapacités, de cet esprit de légalisme qui ne regarde qu'au mal et qui ne peut pas voir ta grâce, de cet esprit d'incrédulité qui est un obstacle pour accomplir tes objectifs, de cet esprit de peur qui nous empêche de nous réjouir de tout ce que tu fais de bon dans notre vie. Seigneur, que nous ne réagissions pas comme les disciples lorsqu'ils réfléchirent pour savoir d'où venait le péché, mais que nous agissions comme toi qui apportas la solution et la lumière dans la vie de cet aveugle. De même, face à cette foule qui avait faim, les disciples cherchaient comment la nourrir, et toi tu levas les yeux vers le Père pour qu'il lui donne à manger. Seigneur, aide-nous à avoir un regard spirituel sur les situations. Prépare-nous à être cette Eglise dans laquelle ta gloire se révèle et dans laquelle nous sommes tous transformés par l'oeuvre de ton Esprit ; que nous soyons de nouvelles créatures prêtes à rentrer dans la destinée que tu as pour nous. Aide-nous à franchir ce pas. Seigneur, fais que nous n'agissions pas à l'encontre de tes désirs, que nous ne soyons pas un obstacle à l'accomplissement de tes plans. Je te demande d'oindre tes enfants et de leur donner un caractère docile pour être enseignés selon ta Parole et accomplir la vision que tu as pour chacune de leurs vies.
Amen.