Dépasser les préjugés

Un texte de Bernard Emkeyes

Les préjugés  entrainent le jugement et la division, alors même que Dieu nous appelle à aimer notre prochain, quelle que soit son apparence, parce que nous sommes tous des créatures de Dieu.

Trop de personnes vivent aujourd'hui avec des préjugés. Elles regardent leur entourage et le classent selon leur apparence :

  • Il a les cheveux longs,
  • Il porte un tatouage,
  • Il vote à gauche,
  • Il vote à droite,
  • Il est bouddhiste...

C'est presque un réflexe : cataloguer les personnes et les ranger dans les catégories sans même que nous les connaissions. Mais Dieu nous appelle à combattre cette attitude : nous ne devons pas laisser les idées préconçues lever des barrières entre nous et notre prochain.

24 Ne jugez pas selon l'apparence, mais jugez selon la justice.

Bien souvent nous ne sommes même pas conscients que nous jugeons les personnes dès la première seconde : nous décidons si nous l'apprécions ou non, si nous approuvons son raisonnement ou non, si nous aimons sa manière de s'habiller. Nous nous posons toutes ces questions, et en une seconde nous avons déjà mis une étiquette sur la personne. Alors que nous ne connaissons même pas la personne, nous avons déjà décidé si nous l'acceptons ou non dans notre cercle de fréquentations.

Le monde fonctionne ainsi : sans même chercher à découvrir l'autre, sans chercher à le comprendre ou savoir ce qui se passe dans sa vie, les gens cataloguent et rangent dans des catégories. Et s'il ne correspond pas à son « standard », à sa manière de vivre, il le rejette. Mais Dieu nous appelle à aimer le monde ; Il ne nous dit pas de limiter notre regard aux apparences, mais de regarder au coeur.

Les préjugés limitent nos fréquentations

D'une manière générale, nous avons tendance à fréquenter seulement des gens qui nous ressemblent, qui ont les mêmes centres d'intérêts, la même personnalité. Il nous est facile d'inclure ces personnes dans notre cercle de connaissances. Cela devient une habitude, « Tu me ressembles, je te fréquente », et limite notre ouverture.

Quand des personnes ne s'habillent pas de la même manière que nous, ou qu'elles ont des centres d'intérêts différents, nous les écartons de notre cercle d'amis sous prétexte qu'elles ne nous intéressent pas.

Ce dont je vous parle ici est très visible dans ce que l'on nomme le conflit des générations. Les jeunes pensent que les personnes âgées ne peuvent pas les comprendre et qu'elles ne les aiment pas ; les personnes âgées pensent que la jeunesse les rejette et les laisse de côté. Chacun reste dans ses préjugés et il y a très peu d'interactions entre les deux milieux. Mais j'aimerais vous dire que Dieu aime que nous échangions, Il désire que nous apprenions les uns des autres, et s'Il place des personnes âgées à côté de jeunes, c'est parce que la jeunesse en a besoin, elle a beaucoup de choses à apprendre des anciens, qui eux ont beaucoup d'expériences et de connaissances à transmettre.

Nous vivons au travers de stéréotypes et du regard que nous portons sur les autres : ceux qui s'habillent différemment, ceux qui ont d'autres opinions que nous, ceux qui pratiquent d'autres activités que nous... Autant de barrières qui limitent nos fréquentations et créent des incompréhensions.

Le seigneur nous appelle à élargir notre cercle de connaissances. Il nous invite à aller vers des personnes qui sont différentes de nous, et à parler avec elles ; sinon comment pourrions-nous répandre l'Évangile ?

Peut-être que vous n'avez pas d'affinités particulières avec cette personne, que vos passions sont différentes, mais sachez que derrière elle il y a un être humain qui est à la gloire de Dieu ; il possède d'autres richesses et peut même être un canal de la bénédiction divine pour votre vie.

Fréquenter quelqu'un de différent ne signifie pas être d'accord avec ses opinions, ni accepter ce qu'il fait : ce n'est pas parce qu'un de vos amis porte des tatouages que vous devez vous faire tatouer. Le fréquenter est tout simplement un signe de respect et d'amour. Vous pouvez ne pas être d'accord avec lui, mais cela ne vous donne pas le droit de le rejeter, ni de l'écarter de votre vie.
Plus grand est notre cercle de fréquentation, plus grand sera le nombre de personnes auxquelles nous parlerons de Jésus-Christ.

Les préjugés entrainent le jugement

Alors que Dieu nous a libérés du jugement et de la condamnation, nos idées préconçues nous conduisent bien souvent à juger les autres en fonction de leur apparence ; et si ils ne répondent pas à nos critères, nous les excluons.

Nous parlons trop rapidement de péché et de désobéissance. À force d'entendre dire que c'est malsain de fumer, dès que nous voyons un fumeur nous le cataloguons comme pécheur et nous n'allons peut-être même pas nous intéresser à lui. Mais dans une société dans laquelle la vie est de plus en plus difficile, stressante, oppressante, nous venons à l'Église pour être encouragés, pour être réconfortés, pour être transformés. C'est un lieu dans lequel nous avons besoin de ressentir l'amour et la compassion de Dieu : Lui-même nous a libérés du jugement et de la condamnation. Une personne ne vient pas à l'Église pour ressentir le poids de l'accusation, mais pour y trouver le réconfort et la compréhension de Dieu ; c'est uniquement lorsqu'une personne se sent comprise et acceptée que Dieu peut la changer et la transformer en une nouvelle personne, en agissant avec douceur.

Nous devons faire attention car tous nos préjugés, nos idées préconçues sont en réalité des jugements que nous portons sur les gens. Mais Dieu nous dit de ne pas juger notre prochain ! Et encore moins en une seconde, sur un simple coup d'oeil. En plus de nous éloigner, ce jugement nous amène à nous placer au-dessus des autres, à nous trouver meilleur : c'est l'expression de notre fierté : « Je ne fumerai jamais ! Je n'agirai jamais comme elle ! Jamais je n'aurai la faiblesse de me comporter comme elle ! »
Nous pensons avoir acquis la « sainteté de Dieu », ce qui nous permet de juger et de rejeter celui qui pèche. Mais tout être humain est pécheur ; aucun n'est plus parfait qu'un autre. Alors comment pouvons-nous nous permettre de juger une personne en l'ayant vue cinq minutes ? Est-ce que vous pensez que la personne qui ne fume pas est meilleure que celle qui fume ?

Une partie des jugements que nous portons sont basés sur nos expériences et sur notre vécu : nous nous prenons pour des modèles ! Parfois nous pensons même que nous sommes les modèles de Dieu et nous nous permettons de juger. Mais Dieu nous appelle à être des témoins et à annoncer au monde le véritable exemple, Jésus-Christ ! Nous devons aimer le monde, plutôt que de le condamner, si nous voulons le voir se tourner vers Dieu et être transformé.

Les préjugés empêchent de voir la réalité

Jésus était révolutionnaire, et sa venue a bouleversé toutes les pensées et les préjugés de l'époque qui amenaient les gens à vivre dans l'apparence et l'hypocrisie. Combien de fois a-t-Il dénoncé ces pharisiens qui avaient une belle apparence et de bonnes pratiques, mais dont le coeur était sec et loin de Dieu. Il a montré que l'essentiel chez un homme se trouve dans son coeur.

Exemple : je me souviens d'un voyage aux États-Unis. Un dimanche, au cours d'un culte, je remarque que le Pasteur ne porte pas de cravate et que la veste de son costume est ouverte. Je m'adresse alors à la personne qui m'accompagne et lui dit : « Tu t'imagines si cela arrivait en France, combien le Pasteur serait critiqué ! ». Mais ce n'était que l'apparence : son message était excellent et l'onction du Saint-Esprit était puissante !

Les stéréotypes peuvent nous faire passer à côté de grandes amitiés. Une personne peut ne pas partager vos opinions, s'habiller différemment ou avoir un comportement différent du votre, il n'en demeure pas moins qu'il peut se cacher dans cette personne une future grande amitié ou une future bénédiction de Dieu. En nous limitant à nos préjugés, nous pouvons passer à côté de beaucoup de personnes intéressantes et qui peuvent nous apporter beaucoup.

Exemple : un jour, une personne me racontait comment elle rencontra son mari. La première fois qu'ils se sont vus, il lui paraissait tellement différent d'elle, trop superficiel, qu'elle refusa son invitation à diner. Mais celui-ci ne se découragea pas et persista. Elle finit par accepter, et le soir venu, elle découvrit une personne totalement différente de ce qu'elle avait imaginé. Au cours de ce repas, elle avait laissé de côté tous les préjugés pour voir réellement la personne, telle qu'elle était. Cela fait maintenant vingt ans qu'ils sont mariés et ont quatre enfants.
Vous voyez combien nos préjugés peuvent nous amener à passer à côté de ce que Dieu veut pour notre vie. Il avait mis sur le chemin de cette femme un homme qui était différent de ce qu'elle avait souhaité ; mais c'était l'homme que Dieu avait choisi pour elle afin qu'ils puissent vivre heureux.
Nos idées préconçues sont des barrières que nous dressons ; elles nous empêchent de regarder au coeur en limitant notre regard à l'apparence. Et nous pouvons passer à côté de relations très enrichissantes parce que nous agissons comme cette femme.

Nous ne choisissons pas notre origine ni notre famille ; nous ne choisissons pas notre taille ni la couleur de nos yeux, Dieu le fait pour nous. Nous ne pouvons donc pas en vouloir à une personne si la couleur de sa peau est différente. Même si nous prenons soin de notre apparence, nous ne pouvons pas tout changer par un maquillage ; même si nous faisons des efforts, nous ne pouvons pas totalement transformer notre personnalité. Nous restons des êtres humains qui reflétons la personne que Dieu a faite de nous.

Je vous le répète : apprécier une personne, devenir ami avec elle ne signifie pas être d'accord avec tout ce qu'elle vit ; mais c'est la fréquenter pour ce qu'elle est à l'intérieur, pour sa personnalité.

Exemple : un jour, après une réunion que nous avions à Nice, un homme est venu me voir. Sa peau était recouverte de tatouages et je n'aime pas spécialement les tatouages. Mais cela ne nous a pas empêché de sympathiser, si bien qu'après plusieurs réunions, il se confie à moi et me dit : « J'ai envie de m'enlever tous ces tatouages parce que j'ai peur qu'ils soient un frein pour trouver une femme ». Je comprenais son inquiétude, mais je lui ai répondu : « Le jour où tu rencontreras la femme de ta vie, si elle t'aime vraiment, elle ne fera même pas attention à tes tatouages ; elle regardera à toi, à ton coeur. Et même si elle n'aime pas les tatouages, cela ne l'empêchera pas de t'aimer ».

Nous devons accepter les personnes telles qu'elles sont et ne pas les rejeter sous prétexte qu'elles sont différentes ou qu'elles vivent des situations que l'on désapprouve.

Les préjugés empêchent d'évoluer

Exemple : voici l'histoire, d'une femme. Chaque fois qu'elle cuisine un poulet au four, elle lui coupe le bout des ailes. Un soir, en rentrant de son travail, son mari remarque cette étrange habitude et lui demande pourquoi elle enlève ainsi deux morceaux du poulet. Cette femme lui répond que c'est parce qu'elle a toujours vu sa mère faire de cette manière-là. Mais cela continue de l'intriguer, et le week-end suivant, alors qu'ils vont manger chez les parents de sa femme, l'époux, désireux de comprendre, demande à sa belle-mère pourquoi elle coupe les ailes du poulet pour le faire cuire. Elle répond qu'elle aussi tient cela de sa propre mère. Il continue d'être intrigué, et décide d'appeler la grand-mère de son épouse pour essayer de mettre fin à son interrogation. Au bout du fil, elle lui dévoile l'explication : « À mon époque, les fours étaient trop petits, et pour que le poulet rentre, nous étions obligés de lui couper les ailes ».

Cet exemple nous montre combien vivre au travers des habitudes empêche d'évoluer et nous amène à vivre les mêmes situations et les mêmes pensées de génération en génération. Mais ce qui était valable hier ne l'est plus forcément aujourd'hui.

Les comportements, les habits, les activités... nous sommes dans une société dans laquelle les choses évoluent rapidement, et nous devons veiller à nous adapter. Sans ce travail de renouvellement, nous serons vite dépassés et un fossé se creusera entre nous et le monde qui rendra la communication impossible. Évoluer ne veut pas dire perdre ses convictions, mais simplement trouver de nouvelles façons de les vivre. Si l'écart entre le monde et l'Eglise est trop grand, comment donner envie aux gens de se tourner vers Dieu ? N'oublions pas que nous sommes les ambassadeurs de Christ et que notre priorité est de répandre son message, et non pas de savoir comment s'habillent les personnes !

Exemple : il y a 30 ans, venir à l'Église en Jeans était un manque de respect ; aujourd'hui, c'est courant. L'essentiel est l'amour des personnes pour Dieu, et non leurs habits.
Nous devons évoluer, en gardant l'essentiel à l'esprit, et ne pas rester figés dans nos idées ; elles nous coupent des personnes, et nous empêchent de créer des liens.

Aujourd'hui, notre société ne se pose plus de question et se limite à vivre selon des idées préconçues conformes au siècle présent ; elle se contente de vivre comme les autres et oublie ce qui est essentiel : elle ne recherche plus Dieu ni à comprendre sa Parole.

Aller au-delà des apparences

La plupart de nos idées préconçues viennent de notre éducation ; ces pensées sont fausses et ne se basent que sur des traditions. Mais elles n'ont aucun fondement parce que Dieu ne regarde pas aux apparences, mais au coeur. Nous devons relativiser de telles attitudes et apprendre à regarder au-delà des apparences. Oui, fumer est mauvais pour la santé ; et Dieu désapprouve justement parce que cela nuit à la santé. Mais nous ne devons pas être implacables face au péché : Dieu aime les pécheurs, Il ne les rejette pas ! Si nous repoussons le pécheur, comment pouvons-nous l'aider à changer et à sortir de son erreur ? Comment pouvons-nous le conduire à Dieu ?

Nous ne connaissons pas réellement notre prochain : nous ne sommes pas à sa place, nous n'avons pas eu le même passé, nous n'avons pas reçu la même éducation ; Il a peut-être vécu une enfance déchirée ou de graves épreuves à surmonter. C'est pour cela que nous n'avons pas le droit de le juger s'il réagit différemment de nous ou s'il se comporte d'une autre manière !

Apprenons à ne pas juger sur l'apparence, mais laissons une chance à la personne de nous montrer qui elle est réellement. Ne pensons pas que c'est quelqu'un de mauvais parce qu'elle a un tatouage sur le bras, laissons-lui le bénéfice du doute.
Nous ne connaissons pas quel est le passé de chacun : si une personne agit d'une manière qui nous irrite, c'est peut-être parce que c'est ce que ses parents lui ont appris. Elle n'est pas responsable de son éducation et n'a pas choisi sa famille. Une personne qui a des réactions violentes agit ainsi peut-être parce qu'elle a grandi dans un milieu violent. Au lieu de la critiquer, remercions Dieu pour ne pas avoir vécu des expériences aussi traumatisantes ; remercions Le d'avoir pu grandir en paix, sous sa protection divine.

Exemple : je connais une personne qui a eu une enfance difficile, elle a subi des sévices. Elle s'est battue pour se débarrasser de cette souffrance, et grâce à la main guérissante de Dieu, aujourd'hui elle va mieux. Mais parfois des évènements font remonter des souvenirs à la surface et de nouveau elle vit des tourments. Lorsque ça lui arrive, elle se replie sur elle-même et n'arrive plus à communiquer. Vue de l'extérieur, son attitude peut agacer parce qu'on se demande pourquoi cette personne ne parle pas ; on peut même se demander ce qu'elle nous reproche. Mais plutôt que de critiquer, nous devons comprendre et aimer. Face à une attitude que nous n'approuvons pas, nous devons apprendre à être compréhensifs.

Nous devons surmonter nos préjugés. Et pour cela, nous avons besoin de nous poser des questions, de chercher à comprendre l'autre ; et surtout, nous ne devons pas avoir peur de reconnaître lorsque nous avons tort. Quand nous nous interrogeons sur le fondement de nos idées préconçues, nous nous apercevons qu'elles ne reposent sur rien de réel. Ainsi, vivre au travers des préjugés nous éloigne de la réalité. Nous ne devons pas avoir peur de nous poser ces questions et de reconnaître que nous nous sommes trompés.

Le monde dans lequel nous sommes se base trop sur les idées préconçues ; les gens jugent constamment et éloignent les personnes qui ne correspondent pas à leurs stéréotypes. Nous pouvons ne pas être d'accord avec une personne ou ne pas comprendre sa manière de se comporter, mais nous ne devons pas la rejeter parce qu'elle est différente. Au contraire, nous devons lui manifester la gentillesse de Dieu.
Jésus dit que c'est en aimant notre prochain que nous manifestons notre appartenance à Dieu ; mais bien souvent cet amour est limité, conditionné par nos préjugés.

35 A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres.

Nous ne devons pas aimer les personnes parce qu'elles nous aiment ou parce qu'elles nous ressemblent ; notre amour ne doit pas avoir de conditions parce que Jésus nous appelle à aimer tout le monde. Quelle honte de traiter une autre créature de Dieu avec moins d'amour et moins de respect juste parce qu'elle est différente de moi et qu'elle ne correspond pas à mon stéréotype.
Allons au-delà de nos préjugés et soyons ouverts aux personnes qui vivent ou pensent d'une autre manière que la nôtre. Elles n'ont peut-être pas le même look ni les mêmes opinions, mais elles sont des créatures de Dieu. Si nous rejetons le monde parce qu'il est différent de nous, comment pourrions-nous parler de Dieu à ces âmes qui ne Le connaissent pas ?
Nous devons laisser de côté nos stéréotypes et prendre le temps de connaître les personnes au-delà de leur apparence.

Photo de Bernard Emkeyes
Pasteur
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