Revenir à Dieu après une sortie de route
J'aurais pu intituler cette pensée : « En panne ». Certains d'entre nous se retrouvent aujourd'hui dans ce genre de situation pénible, après avoir marché avec courage, détermination et régularité. Ils se trouvent à l'arrêt, fatigués, incapables de repartir.
Les paroles de l'apôtre Paul aux Galates semblent s'adresser à nous :
Au début de notre vie chrétienne, on ressemble un peu à ces jeunes soldats de 18 ans, en août 1914, qui partaient la fleur au bout du fusil combattre l'ennemi, n'ayant aucune idée de ce qui les attendait. On part avec fougue, enthousiasme et un sentiment d'invincibilité. C'est une bonne chose. Il faut de l'enthousiasme et de la fougue, car la grâce qui nous a été faite est glorieuse : elle dépasse l'entendement. La vie chrétienne, cependant, est un long pèlerinage. La Bible nous prévient que nous serons la cible de bien des attaques et des tentations tout au long de notre marche. Paul multiplie ses avertissements à tenir ferme, à persévérer, à ne pas se décourager, ne pas se relâcher.
Mais qu'arrive-t-il quand on s'est relâché ? Est-on disqualifié pour toujours ? Comment repartir ?
Quand on lit la biographie de grands hommes et femmes de Dieu, on s'aperçoit que ces grandes figures glorieuses ont aussi eu des moments de fléchissement, de découragement, de refroidissement spirituel. On idéalise leur vie et on s'imagine que leur trajectoire n'a été que gloire et victoire, mais eux aussi sont passés par des périodes d'épreuve et de découragement. Eux aussi ont connu des pannes sèches. Le grand revivaliste Smith Wigglesworth a eu un temps de désert avant de se ressaisir. Evan Roberts a connu une période d'épuisement et de découragement terrible au bout de deux années glorieuses de réveil au Pays de Galles. Ces personnages ont été de fidèles conquérants pour le Royaume de Dieu, mais leur trajectoire n'a pas été linéaire. Ce qu'il faut retenir de leur expérience, c'est que Dieu ne les a pas disqualifiés, au contraire. Après leur temps de désert, il s'est puissamment servi d'eux pour sa plus grande gloire.
Dans la Bible, on a l'exemple d'Elie qui, après avoir vécu des victoires époustouflantes, se retrouve apeuré et découragé, dans 1 Rois 19. Il s'asseoit sous un genêt et demande la mort, tellement il est au bout du rouleau. L'Ange de l'Éternel le touche et lui dit : « Lève-toi et mange. » Il mange et boit, puis se recouche, et l'Ange de l'Éternel le touche à nouveau et lui dit : « Mange et boit, car le chemin est trop long pour toi. »
Cette parole s'adresse à nous aussi.
Quand on est à l'arrêt, Dieu patiente avec nous, mais il faut se ressaisir le plus tôt possible. Comme à Élie, il nous dit : « Mange et bois. » Nous devons commencer par nous nourrir. Il sera impossible de repartir, si notre être intérieur est complètement desséché. On n'a peut-être pas envie, mais il FAUT se nourrir de bonnes choses, recommencer à lire la Parole de Dieu, chanter des chants spirituels, prier. Il faut y aller tranquillement, mais sûrement : quelques minutes, plusieurs fois par jour. Se forcer à prendre quelques pauses dans la journée pour prier, retrouver la communion avec Dieu. Il est bon de chanter des cantiques sur ce thème aussi : « Seigneur, attire mon cœur à toi », et aussi des chants de joie et de victoire. Le fait de chanter va créer dans notre cœur une soif nouvelle des choses de Dieu.
Un des écueils, quand on est à terre, c'est de se sentir coupable. On est déçu de soi-même et on pense que Dieu est également déçu de nous. C'est une erreur ! Dieu ne peut pas être déçu de nous, puisqu'il ne s'est jamais fait d'illusion sur nous ! Nous étions tellement irrécupérables, qu'il a dû envoyer son Fils unique se sacrifier à la croix pour nous ! Alors on se trompe lourdement, si on pense qu'on peut le décevoir ! Au contraire, puisqu'on est parti du plus bas possible, on ne peut qu'aller vers le haut et réjouir son cœur de Père ! La culpabilité est une perte de temps et d'énergie. Dieu nous aime au travers de Jésus, son Fils. Il nous aime quand nous sommes performants dans son œuvre, il nous aime quand nous sommes minables, il nous aime quand nous sommes face au vent, et il nous aime quand nous sommes au fond du trou.
Quand on a compris cela, on se relève beaucoup plus facilement.
Quand je commence à faire du surplace, je repasse dans mon cœur ce que dit l'auteur de l'épître aux Hébreux (Dans la version Darby, proche du texte original Hébreux 4:16) : « Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d'obtenir miséricorde et de trouver grâce pour être secourus dans nos besoins. » La version Darby dit : « ...afin de trouver du secours au moment opportun. » Quand on est au fond du trou, c'est là, ce fameux moment opportun.
Alors, relevons la tête ! La course n'est pas terminée !