Quand bébé n'est pas au rendez-vous : se relever après une fausse couche.

par Anne Bersot • Il y a 6 ans

D'abord, laissez-moi vous dire que je déteste le mot « fausse couche ». L'adjectif « fausse » sous-entend que ce n'était pas vrai, qu'il y a un petit côté « illusion », « fausse alerte », « je croyais… mais je me suis trompée ». Or, la perte d'un enfant à naître n'est pas une illusion. Même si cette jeune vie n'était qu'en processus, à peine entamée, son éternité était déjà commencée. Ce n'est pas une « fausse couche », c'est la perte d'un enfant à naître, et cela fait toute la différence ! Il y a une banalisation et une légèreté quand l'entourage parle d'une femme qui « a fait une fausse couche », comme si on disait : « Oups, fausse alerte ! Elle a failli avoir un bébé ! » Et on entend parfois les gens penser très fort : « Bon, mais cet enfant, elle ne l'a jamais tenu dans ses bras. Alors, on ne va pas en faire un plat ! ». Mais la perte d'un enfant à naître est un véritable deuil qui va toucher profondément nos émotions. Notre corps et notre âme, qui savaient qu'un petit être était là, tissé dans le lieu secret, se retrouvent dépouillés, vidés, devant un abîme d'absence. On s'était réjoui de l'annonce de cette grossesse. On s'imaginait déjà toutes sortes de choses. Garçon ou fille ? Quel prénom ? La joie des futurs grands-parents, le nouveau logement nécessaire… L'annonce d'une grossesse est une révolution dans le cœur d'un parent. Et quand cet enfant disparaît avant même de paraître, il laisse un immense vide.

L'entourage minimise, ignore, passe à autre chose, nous laissant avec notre peine et notre vide qui refuse de se combler. Je vais peut-être bousculer certaines conceptions, mais perdre un tout petit être à naître, ce n'est pas comme perdre une dent : cela représente un vrai deuil pour la maman, le papa, et les autres enfants s'ils étaient déjà au courant qu'un petit frère ou une petite sœur allait arriver. Il faut reconnaître sa peine et l'apporter devant Dieu, qui console et guérit les cœurs brisés.

La difficulté commence quand la maman retombe enceinte, alors qu'elle a déjà fait une ou plusieurs fausses couches. Le risque, c'est d'être saisie par la peur de perdre encore celui-là, l'appréhension d'être encore une fois déçue, et de tomber dans le fatalisme ou l'incrédulité. Quand on a été violemment déçue une fois, il faut vraiment veiller sur son cœur et se souvenir de plusieurs vérités :

 

  • Dieu est digne de mes louanges et de mes actions de grâce en tout temps, beau temps, mauvais temps, et quoi qu'il arrive, je te loue et je te rends grâce, Seigneur. Psaume 34 (en entier)
  • Je peux mettre, sans réserve, ma confiance en Dieu :  
20 Notre âme espère en l'Eternel; Il est notre secours et notre bouclier.
  • Dieu veut mon bien et celui de mon enfant à naître. 
11 Dès le sein maternel j'ai été sous ta garde, Dès le ventre de ma mère tu as été mon Dieu.
  • Dieu nous donne la capacité, par la prière de la foi, de dresser de hautes murailles pour empêcher l'Ennemi de nous attaquer. (Éphésiens 6:12-20)

C'est pourquoi, j'encourage tous les futurs parents à inonder de prière la conception de leur enfant, non pas en suppliant Dieu, avec la peur au ventre de ne pas être assez « convaincants », mais en affirmant la bienveillance de Dieu, sa protection, la puissance de la Croix, et la suffisance du sang de Jésus pour vaincre la mort.

Et si vous avez déjà fait plusieurs fausses couches, surtout, ne tombez pas dans le piège de la peur ou du fatalisme, mais confiez-vous sans réserve à Dieu. Confessez sans relâche, chaque jour, avec le cœur en paix, que cet enfant est protégé par le sang de Jésus, que Dieu veille sur lui, que Dieu préside à chaque étape de sa création.

18 Rendez grâces en toutes choses, car c'est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus-Christ.

 

Photo de Anne Bersot
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