Ne te trompe pas de colère !

par Anne Bersot • Il y a 6 ans

On parle souvent de colère dans les médias. La gestion de la « colère au travail » est un gros titre fréquent dans la presse et les magazines. On parle de la colère de l'enfant, de la colère en milieu familial. La colère est partout, on manifeste dans les rues, la population crie sa colère. Au Nicaragua cette semaine, la colère du peuple a fait fléchir le gouvernement. Au Canada, on déplore que la colère soit le mobile d'un crime sur trois. La colère est une émotion dangereuse qui entraîne l'homme dans des catastrophes personnelles et familiales, et sans Dieu, il est difficile d'éteindre ce volcan menaçant.

Que dit la Bible à propos de la colère ?

L'apôtre Paul, dans l'épître aux Éphésiens, nous met en garde contre la colère :

26 Si vous vous mettez en colère, ne péchez point; que le soleil ne se couche pas sur votre colère,

Il peut arriver, dans des situations frustrantes, que l'irritation soit à son comble et que nos émotions se laissent embarquer dans un flot de colère.

La colère est une émotion, la laisser s'installer est un péché.

Si rien n'est fait pour l'apaiser, elle risque d'entraîner toutes sortes d'autres péchés qui peuvent aller jusqu'au meurtre (comme Caïn, que la colère a poussé à tuer son frère Abel, dans le livre de la Genèse).

Le Psaume 37:8 dit :

8 Laisse la colère, abandonne la fureur; Ne t'irrite pas, ce serait mal faire.

On se souvient de la puissante irritation de Jonas qui boude, fâché, sous un pied de ricin.

Dieu le confronte : « Fais-tu bien de t'irriter, Jonas ? » (Jonas 4:9a)  

Et Jonas a le front de lui répondre : « Je fais bien de m'irriter jusqu'à la mort. » (Jonas 4:9b) Parfois, il faut l'admettre, nous ressemblons beaucoup à Jonas...

Certains vont trouver toutes sortes de justifications pour légitimer leur colère : « Ca fait partie de l'éducation », « J'ai tous les droits de me mettre en colère, je suis le maître de maison ! », « Il n'y a que comme ça que je peux me faire entendre »,  etc.

La Parole de Dieu est claire : l'homme ou la femme de Dieu qui prétend être spirituel doit renoncer à la colère. Paul aux Colossiens :

8 Mais maintenant, renoncez à toutes ces choses, à la colère, à l'animosité, à la méchanceté, à la calomnie, aux paroles déshonnêtes qui pourraient sortir de votre bouche.

Proverbes 19:11 nous dit que l'homme qui a de la sagesse est lent à la colère et il met sa gloire à oublier les offenses.

Dans Matthieu 5:22, Jésus enfonce le clou en menaçant même de jugement celui qui se met en colère.

Jacques nous donne une instruction précise :

20 car la colère de l'homme n'accomplit pas la justice de Dieu.

Certains me diront : « Mais Dieu lui-même se met en colère ! » C'est vrai, on a l'exemple de Jésus qui s'est fâché contre les marchands du temple (Matthieu 21:12-13). Cette colère-là est divine : elle a pour but la purification d'une situation souillée, d'une offense à la maison de Dieu. Elle n'implique pas la perte de contrôle des émotions. C'est Dieu qui s'irrite de la souillure des humains et qui remet bon ordre.

Cependant, l'homme n'est pas Dieu; et si la colère de Dieu est sainte et redoutable, la colère de l'homme est empreinte de péché et de souillure.

Alors, existe-t-il des colères acceptables ?

On trouve des exemples dans la Parole de Dieu, où certains humains se sont retrouvés dans des situations profondément révoltantes, et leur irritation les a poussés à agir pour défendre l'honneur de la maison de Dieu. On a l'exemple du petit David qui s'est opposé au géant Goliath avec l'audace que lui a suscitée sa colère. Sa violente irritation devant ce païen qui osait défier l'armée de Dieu l'a poussé à s'écrier : « Qui est donc ce Philistin, cet incirconcis, pour insulter l'armée du Dieu vivant ? » (1 Samuel 17:26)

La seule colère acceptable est celle qui est provoquée par le désir de défendre l'honneur de la maison de Dieu et la justice. Cette réaction va être salutaire pour entrer dans le combat spirituel. Elle en est le moteur. Il faut de la rage et de la hargne pour combattre le bon combat de la foi. Paul nous rappelle, dans la lettre aux Éphésiens, que « nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. » (Eph 6:12) Ce combat-là ne se mène qu'avec la motivation que donne la rage de voir Satan gagner du terrain. S'il y a une sainte rage, c'est celle-là. Elle est dirigée contre le diable et ses œuvres de division, de destruction, de tromperie, mais certainement pas contre d'autres hommes.

Pour résumer, si vous vous mettez en colère contre quelqu'un, il n'y a rien de saint là-dedans. Vous avez tort. Repentez-vous et ne laissez pas le soleil se coucher sur votre frustration. Mais si vous avez le sens de l'honneur de la maison de Dieu, et que vous voyez les plans du malin se déployer pour lui nuire, votre sainte rage sera votre moteur pour partir combattre le bon combat de la foi.

Alors, ne nous trompons pas de colère !

 

Photo de Anne Bersot
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