Extrait du livre: « Les ennemis de l'excellence »
Chapitre 11 : 6ème ennemi : La procrastination
J'entends par procrastination, le fait de remettre tout le temps à demain ce qu'on peut faire aujourd'hui. Les psychologues considèrent que c'est une tendance pathologique. Pour eux, c'est un problème dans le psychique de la personne qui mérite d'être corrigé. Ils appellent le procrastinateur ''retardataire chronique'' parce qu'il n'arrive pas à se mettre au travail; surtout lorsque la tâche ne fait pas l'objet d'une gratification immédiate.
Les causes de la procrastination
L'une des premières causes de la procrastination est le perfectionnisme. C'est la tendance qui consiste à estimer inacceptable un travail qui ne se rapproche pas de la perfection. Vous vous dites peut-être « mais c'est cela être excellent, pourquoi en faire un défaut». Il y a un hic ici à considérer : la perfection vient en faisant des essais et des erreurs. Non, je ne contredis pas les parties précédentes. Les erreurs que j'ai dénoncées dans les chapitres d'avant, concernent celles qu'on peut éviter. Je ne parlais pas des erreurs qui font partie de notre processus de perfectionnement et d'apprentissage. C'est pourquoi dans un précédent chapitre j'ai parlé d'un aspect de la mentalité excellente : être capable de se relever après un échec. Je le redis, il y a des disciplines où vous ne pouvez pas humainement parlant atteindre la perfection, cela doit- il vous empêcher de les pratiquer ? Non.
Il y a des procrastinateurs paresseux et d'autres non. En fait, ils peuvent être très actifs et opérationnels, pourvu que cela ne concerne pas « la fameuse tâche ».
Le procrastinateur peut se lever tôt. Son problème ce n'est forcément pas la paresse. Cependant, se lever tôt pour lui ne signifie pas qu'il va travailler tôt, au contraire il croira qu'il a tout le temps pour faire la tâche. Par conséquent, il repoussera encore à plus tard.
Voici un peu l'état dans lequel il se retrouve souvent. Il souhaite faire quelque chose, mais il reporte sans vraie bonne raison. Il constate les désavantages de ce report, il persiste cependant dans son erreur. Trois issues après sont envisageables : soit il s'en veut parce que son retard a engendré des conséquences qu'il est en train de payer ; soit il trouve une excuse rationnelle ; soit il évacue ce problème. Pourtant quelques jours après, en face d'une autre tâche qu'il ne trouve pas gratifiante immédiatement, il retombe dans le report. Parfois, il réussit à réaliser sa tâche dans le temps mais sous l'effet d'un gros coup de stress. Mais c'est la meilleure issue qu'on puisse imaginer. Justement parce que très souvent, il ne finit pas sa tâche à temps.
« No stress, no résultats ! »
La procrastination peut prendre différentes formes selon les personnes, ou selon les circonstances pour une même personne, mais c'est un autre débat.
Revenons aux causes de la procrastination. La deuxième cause que je peux mentionner est le fait d'échapper à la frustration. La tâche que l'on reporte est moins agréable que celle que l'on fait à la place. De plus, le plaisir qu'on retire à faire ce qu'on aime est immédiat. On ne réalise pas encore le préjudice que la tâche non réalisée va nous causer. Tout simplement parce que ce préjudice est encore lointain. On pense qu'on pourra rattraper le tir.
L'autre raison de la procrastination est la protection de l'estime de soi. Échouer amènerait le procrastinateur à une remise en question globale de sa valeur. Donc il hésite énormément à se lancer.
Après avoir dit « oui » à une demande qu'on lui a adressé, il regrette parce que le délai ne fait que s'écouler et il n'a même pas encore débuté. En réalité, c'est juste pour se débarrasser de la personne qu'il avait dit « oui ». Très souvent c'est le manque de courage de dire « Non ».
Pour certains, le stress est leur « catalyseur ». « No stress, no résultats », c'est leur slogan. Ils pensent que le stress d'être en retard dans les délais leur permettra de réaliser l'irréalisable. Et s'ils réussissent, ils éprouvent une satisfaction et un sentiment d'avoir pu réaliser l'impossible.
Ne te vante pas du lendemain !
Dans Proverbes 27.1 il est écrit :
Arrêtons de reporter des choses que nous pouvons très bien faire présentement, au lendemain.
Tenez par exemple. Vous avez prévu de faire le ménage et une lettre de motivation parce que vous êtes à la recherche d'un emploi. En principe vous pouvez la faire aujourd'hui, mais pour l'une des raisons citées plus haut vous reportez à demain. Vous ne faites plus attention aux imprévus que vous pourrez avoir le lendemain. Il se pourrait que vous receviez un visiteur inattendu. Vous n'aurez toujours pas le courage de lui dire que vous n'avez pas le temps de vous occuper de lui.
En reportant à plus tard, vous pouvez aussi être victime des intempéries ou même « choper » une grippe qui vous rendra complètement inactif. Au moment où -j'écris, j'entends certains dire « je confesse que je ne serais pas malade ». Bien, je bénis Dieu pour votre confession, encore qu'il faille que vous ayez véritablement la foi ! Sans la foi votre confession est sans effet.
Généralement, les tâches que nous remettons à plus tard finissent par s'accumuler. Et là, le travail devient vraiment pénible et harassant.
Pratiquer le principe de ''l'action immédiate''
Lorsque nous devons faire quelque chose, et que nous avons la possibilité de la faire maintenant, faisons-le à l'instant. On appelle cela ''le principe de l'action immédiate''. Par exemple, votre patron vous demande de réaliser un travail, vous devez vous exécuter à l'instant. Idem pour les tâches que vous avez à faire à l'église ou à la maison. Par expérience, j'ai remarqué que certaines de ces tâches sont réalisables en moins de 5 minutes. Mais en les renvoyant à plus tard, on ne se rend pas compte qu'on les accumule, les cinq minutes peuvent facilement se transformer en une journée de travail.
C'est dommage de devoir ''gaspiller'' toute une journée pour ranger son bureau ou sa chambre, à cause de la procrastination.
Un conseil : lorsque vous prenez quelque chose pour l'utiliser, assurez-vous qu'à la fin vous l'avez remise à sa véritable place. En principe chaque chose doit avoir sa place ; que ce soit dans votre bureau ou chez vous.
Prenons un exemple. Lorsque vous rentrez du boulot et enlevez votre veste, assurez-vous que vous l'avez mise sur le portemanteau et non sur le fauteuil. Dans le cas contraire, vous créez un désordre qui vous prendra plus de temps à arranger. En pratiquant l'action immédiate vous verrez, vous ne perdrez plus de temps.
Soyez réactif et efficace !
Être réactif c'est la promptitude à répondre à une sollicitation. Il faut associer à cela l'efficacité, c'est-à-dire le fait de travailler vite et bien. Dans les entreprises, les païens ont une idée fausse de la réactivité. S'ils ne vous voient pas stresser pour réaliser une tâche, ils peuvent penser que vous êtes nonchalant. Et pourtant cela n'a rien à voir. Ne soyez pas stressé, soyez juste efficace !
Extrait du livre: « Les ennemis de l'excellence » du Pasteur Alain Patrick TSENGUE